Face à la mesure de l'Union européenne (UE) d'exclure le cacao et le café congolais de son marché à partir de décembre 2025, le gouvernement de la RDC évoque la nécessité de diversifier le marché de ces produits à l'international, grâce notamment à la récente intégration de la Loi sur la croissance et les Opportunités économiques en Afrique (Agoa).
Selon le ministre, le marché américain, ainsi que d'autres marchés notamment indien et chinois permettront la diversification du marché pour plus d'équilibre à l'international. Il souligne que cette diversification va permettre l'indépendance de la RDC du marché européen en créant la “compétitivité”.
“ l'Agoa, c'est cette loi américaine qui facilite l'exportation des produits sur le sol américain sans paiement de frais de douanes. C'est un marché de 350 millions de consommateurs. L'Europe c'est 742 millions d'habitants, l'Inde aujourd'hui est le pays le plus peuplé avec 1 milliard 460 millions d'habitants. La Chine c'est 1 milliard 410 millions d'habitants, l'Afrique, c'est 1 millard 300 millions d'habitants. Et la planète, c'est 8 milliards. Nous en RDC nous pouvons diversifier le marché, en se saisissant de toutes ces opportunités”, a expliqué le ministre.
Il souligne toutefois que le gouvernement de la RDC privilégie l'option du dialogue avec l'UE, qu'il considère comme “partenaire traditionnel”.
Par la même occasion, il a indiqué que le gouvernement envisage une tripartite avec l'UE et la Monusco pour faire la lumière sur cette mesure d'exclusion du cacao et du café congolais sur le sol congolais.
La RDC a réintégré l’Agoa en décembre 2020, sous Félix Tshisekedi, après 10 ans de suspension.
Lors de la 5 ème réunion du Conseil des ministres le 12 juillet 2024, Julien Paluku avait fait adopté la stratégie nationale sur la promotion des exportations vers les États-Uni, dans le cadre de l'Agoa.
“La Stratégie Nationale AGOA retient 21 filières hors miniers (dont le café,cacao, thé et gingembre) et 5 filières minières (cuivre, diamants, Or, cobalt et 3T). L'ambition d'atteindre dans un horizon de court et moyen termes une valeur des exportations vers le marché américain de 3 milliards USD, soit le quintuple du niveau atteint au moment de son expulsion en 2010 exige la mise en œuvre des politiques économiques cohérentes permettant de soutenir la trilogie production - transformation - commerce", renseignait le compte rendu de la réunion.
Bruno Nsaka
