Face à la décision de l'Union européenne (UE) d'exclure le café et le cacao congolais du marché européen à partir de décembre 2025, le gouvernement de la RDC, à travers Julien Paluku, ministre du commerce extérieur, a indiqué ne pas prendre des mesures “épidermiques" face à cette situation.
Dans un briefing de presse ce lundi 30 décembre avec Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, le ministre du commerce extérieur a annoncé l'organisation prochaine d'une tripartite Monusco, UE et gouvernement pour traiter cette affaire.
“Nous allons renforcer le dialogue avec l'UE à travers cette tripartite. Pourquoi la Monusco ? Parce-que qu'elle est déployée dans toutes les parties en conflit pour certifier que les champs desquels sont issus le café et le cacao ne sont pas des champs défrichés à partir des forêts. L'UE va expliciter le règlement voté par son parlement. Le gouvernement va expliquer et donner sa position, pour que la RDC sorte de la liste des pays qui détruisent l'environnement”, a expliqué Julien Paluku.
Lors du même exercice, le ministre a réfuté les propos de l'UE d'exclure les produits congolais de son marché sous prétexte de déforestation. Selon lui, la RDC dispose des terres non exploitées et, par conséquent, ne peut procéder à la déforestation pour ces cultures.
“Nous avons 80 millions ha des terres arables, qui n'ont rien à avoir avec les couverts forestiers du pays , qui est de 155,5 millions ha, dont 60 ℅ sont des forêts tropicales humides, parmi lesquelles 105 km2 de tourbières, des mangroves et des forêts Miombo. Nous avons le droit de rentabiliser nos terres avec des cultures pérennes à l'agroforesterie notamment le café et le cacao. Tous les moteurs de déforestation réunis, la rdc n'enregistre que 0.03 ℅ de déforestation par an. Est-ce que si dans 100 ans, nous faisons la déforestation de 5 ha, cela veut-il dire que nous faisons la déforestation de nos forêts ?” Est-ce que le rdc fait de la déforestation pour qu'elle soit victime de ce règlement européen ? S'est interrogé Julien Paluku.
D’après lui, le caféier et le cacaoyer sont des arbres au même titre que tout autre arbre, et ont la vocation de capter le CO2 et libérer l’oxygène, comme tout arbre. Au lieu de la déforestation, la production du café et du cacao en RDC contribue à la reforestation, a-t-il précisé.
Bruno Nsaka