Dans une interview accordée à Deskeco samedi dernier, en marge de la clôture de la 3ème édition du débat africain sur l’intelligence économique, Didier Kyony, coordonnateur adjoint du comité du projet d’extension de la ville de Kinshasa, a indiqué que ce projet permettrait de résoudre les problèmes liés aux embouteillages, aux inondations et au surpeuplement auxquels la ville est confrontée.
« C'est un projet qui nécessite l'intégration d'une grande quantité de données afin de répondre à un problème complexe qui se pose actuellement à Kinshasa. Il s'étendra sur 35 000 à 50 000 hectares dans la partie Est de la ville, dans la commune de Maluku, et comprendra plusieurs zones : une zone industrielle, une zone urbaine, des zones d'habitation, une zone agro-pastorale. Le tout sera desservi par des voies d'accès multimodales : ferroviaires, routières et fluviales. Il est étonnant qu'une ville comme Kinshasa, située sur un fleuve, ne dispose pas de plus d'infrastructures fluviales », a-t-il souligné.
Concernant plus particulièrement le surpeuplement, il a préconisé le respect des normes d'urbanisme établies dans cette nouvelle ville.
Pour mener à bien ce projet, Didier Kyony estime qu'il est essentiel d'intégrer toutes les données disponibles afin de prendre des décisions éclairées.
Selon lui, la première donnée à considérer est la population de Kinshasa.
« Aujourd'hui, nous sommes à plus ou moins 17 millions d'habitants à Kinshasa. Nous devons réaliser des projections pour les années 2030 et 2050. Nous savons également que nous sommes situés sur le fleuve Congo, et il est possible de faire de Kinshasa un pôle d'échange avec le reste du pays. Nous devons aussi envisager une ville écologique », a-t-il déclaré.
Afin d'éviter les échecs des précédents projets similaires, le coordonnateur adjoint pense qu'il est nécessaire d'analyser les causes de ces échecs et d'en tirer les leçons.
Il a également souligné que le projet d'extension de Kinshasa s'appuiera sur des partenariats public-privé, notamment avec des entreprises chinoises.
« Une cité industrielle sera créée dans le cadre de notre coopération avec la Chine, ce qui permettra de générer des dizaines de milliers d'emplois pour les Congolais et de développer une industrie du bâtiment, réduisant ainsi considérablement les coûts de construction à Kinshasa. Cette cité industrielle abritera des usines de production de carreaux, de transformation du bois et de fabrication de charpentes en aluminium. », a-t-il renchéri
Dimanche 22 septembre 2024, le gouverneur Daniel Bumba Lubaki a visité le site prévu pour l'extension de la ville de Kinshasa, situé dans la commune de Maluku. Il a alors annoncé que le projet devrait démarrer en octobre et créer plus de 10 000 emplois directs, notamment grâce à la construction de cette usine.
César OLOMBO