RDC : 29 millions USD destinés aux opérations militaires liées à l’état de siège dans le Nord-Kivu et dans l’Ituri auraient disparu en 2021 (député national Crispin Mbindule)

Le député national Crispin Mbindule
Le député national Crispin Mbindule
PAR Deskeco - 08 oct 2024 11:55, Dans Finances

 

Alors que la prolongation de l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu vient d’être votée pour la 83ème fois, Crispin Mbindule, député national élu de Butembo, a dénoncé ce lundi 7 octobre lors d’une plénière à l’Assemblée nationale, le détournement présumé de 29 millions de dollars américains destinés au financement des opérations militaires dans les deux provinces sous état de siège, en 2021.

Selon l’élu, ces fonds, censés soutenir les efforts de l’armée pour lutter contre les groupes armés, auraient été détournés au profit d’intérêts privés.

« Il y a des millions USD qui sortent de Kinshasa comme frais de fonctionnement de cet état de siège mais ces millions sont consommés ici à Kinshasa, a-t-il dénoncé, dans les propos recueillis par DESKECO.COM.

Pour étayer ses propos, le député évoque un cas précis de 2021.

« Je prends le cas de 33 millions USD qu'on avait affectés en 2021 mais lorsque nous avions fait l'enquête avec l'ancienne commission défense et sécurité, nous avons remarqué que sur les 33 millions il n'y avait que 4 millions qu'on avait transférés au Nord-Kivu et le reste avaient disparu entre Kinshasa et Goma », a-t-il indiqué. 

Face à cette situation, Crispin Mbindule plaide pour la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire afin de faire toute la lumière sur ces allégations de détournements.

 «Quand nous allons commencer cette enquête, vous allez voir même ceux qui sont là comme autorités de l'état de siège vont commencer à demander qu'on le relève », précise-t-il.

Ces nouvelles révélations viennent renforcer les doutes sur l’efficacité de l’état de siège, déjà largement critiqué pour son bilan mitigé en matière de sécurité. 

En mai 2022, Amnesty international accusait les autorités militaires du Nord-Kivu de bafouer les droits humains « au mépris total de la loi ». 

« Les forces de défense et de sécurité utilisent leurs pouvoirs  pour réduire au silence toute personne demandant des comptes sur les agissements de l’État dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, théâtres de conflits », indiquait Deprose Muchena, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

Bruno Nsaka

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