Lors de l'atelier des gouvernances de provinces qui s'est tenu du jeudi 29 février au vendredi 1er mars à la salle Garamba, dans l'immeuble de la Territoriale, la Société civile, notamment l'Iconia Institute et Initiatives de veille citoyenne, ont souligné les recommandations clés pour la sélection des futurs gouverneurs et vice-gouverneurs lors des élections prévues au mois d'avril dans l'ensemble de la République, y compris Kinshasa.
Ces recommandations incluent la nécessité d'un manager expérimenté ayant géré avec succès des projets d'envergure, tant dans le secteur privé que public. De plus, il est important que le candidat ait une expérience au niveau provincial et qu'il soit redevable envers la population, en adoptant une approche de proximité. Enfin, il doit démontrer un savoir-faire permettant d'impliquer la population dans la gestion de la cité. Selon ces organisations de la société civile, ces critères sont essentiels pour garantir une gouvernance efficace et participative au niveau provincial.
Carbone Beni, Directeur exécutif de Iconia, a précisé que les décisions issues de cet atelier seront présentés aux décideurs politiques.
"Nous allons présenter nos recommandations aux décideurs politiques notamment le Chef de l'État, les présidents des regroupements politiques, aux élus provinciaux mais aussi auprès des candidats prononcés. Ce n'est pas interressant d'avoir des dirigeants qui se chamaillent en tout moment sans faire avancer le pays. Il faudrait que le gouverneur soit des personnes modèles", a dit Carbone Beni.
Les membres de la Société civile ont examiné attentivement des questions telles que la sécurité, en particulier la criminalité urbaine connue sous le nom de "Phénomène Kuluna", ainsi que la santé et l'environnement, y compris les problèmes d'insalubrité. Ils ont également abordé des sujets tels que les transports, l'urbanisme et les infrastructures, notamment les embouteillages et la détérioration de plusieurs routes. De plus, l'entrepreneuriat et les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) ont été discutés en détail.
Les membres de la Société civile ont passé en revue ces différentes thématiques afin de mieux comprendre les défis auxquels ils sont confrontés et de formuler des recommandations pour y faire face.
" Nous notons une forte recrudescence du banditisme urbain communément appelé Kuluna dans la ville de Kinshasa. Cette situation inquiète de plus en plus car aucune commune de la ville de Kinshasa n'en est épargnée. Ajouté à cela, un service de police prédateur, que ce soit dans la circulation routière autant que dans les services de police dits de proximité. Le Kinois est aujourd'hui en proie et aux bandits, et aux services dédiés à sa sécurité", ont fait savoir ces membres de la Société civile dans le volet sécurité.
Ainsi, Iconia Institute et Initiatives de veille citoyenne militent pour le renforcement en effectifs, et en logistique pour le service de la police nationale, afin de garantir sa fiabilité ; la mise en place d'une politique d'encadrement des jeunes désœuvrés afin de prévenir des tendances à la radicalisation caractérisée par les phénomènes Kuluna et Shegue.
Non à l'appartenance régionale
Concernant les futurs décideurs pour Kinshasa, l'appartenance régionale est mise de côté, elle est loin d'être un obstacle devant barrer la route pour prendre les commandes de Kinshasa.
"Les gouverneurs et leurs vice-gouverneurs doivent être des managers avérés, pouvant justifier d'une expérience dans la gestion de grands projets dans le secteur privé autant que dans le secteur public, justifier d'avoir vécu dans la province qu'ils souhaitent diriger. L' appartenance régionale pour Kinshasa surtout ne doit pas constituer un critère pour diriger les provinces, être congolais d'origine étant suffisant pour cela", peut-on lire dans les recommandations.
Non à la connotation politique et politicienne
Halte à la connotation politique et politicienne comme critère de base dans la désignation du tandem gouverneur-vice gouverneur. C'est désormais obsolète, à en croire ces membres de la Société civile.
" Stopper la pesanteur des partis politiques dans la désignation des candidats gouverneurs et leurs vices, ainsi que dans la gouvernance des provinces pour éviter d'avoir des animateurs incompétents et les instabilités de gestion des provinces. Harmoniser les compétences des gouverneurs et vice-gouverneurs, afin d'éviter le chevauchement et de garantir une gestion cohérente et harmonieuse", a indiqué ces structures de la Société civile.
"Les gouverneurs de provinces doivent faire d'un sens de redevabilité et de proximité envers et avec la population, et savoir faire participer celle-ci à la gestion de sa cité. Nous formulons le voeu de voir ces aspirations être prises en compte par les divers acteurs concernés sur la chaine de gouvernance allant du pouvoir central à celui des provinces", ont-elles renchéri.
Kinshasa depuis belle lurette n'est plus la belle suite aux immondices, déchets ça et là. Le phénomène Kuluna a la peau dure au gré de vague des gouverneurs qui se suivent, des embouteillages sont légion, la détérioration des routes est monnaie courante. Des taxes au niveau des marchés publics sont devenues la tasse de café des gouvernants au quotidien.