Le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a pris la parole lors de la 78e session ordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies, abordant des questions cruciales liées au changement climatique et aux crédits carbone. Dans un discours audacieux, le Président Tshisekedi a non seulement souligné l'urgence de la crise climatique, mais il a également mis en avant l'opportunité économique que représente la transition vers une économie verte.
Le Président Tshisekedi a débuté son discours en rappelant l'impact incontestable du changement climatique sur la planète et ses habitants. Cependant, il a rapidement pointé du doigt l'insuffisance des actions entreprises jusqu'à présent pour endiguer ce fléau mondial. Malgré les 27 Conférences des Parties (COP) et les multiples résolutions, le réchauffement climatique persiste, avec une tendance à la hausse inquiétante, comme observé lors de la récente COP27 à Sharm-El-Sheik, en Égypte.
Le Président Tshisekedi a félicité l'initiative du Sommet Africain sur le Climat, organisé à Nairobi, Kenya, en septembre de cette année, sous la direction conjointe de l'Union Africaine et de la République du Kenya. Il a mis en avant le rôle proactif de l'Afrique dans la résolution du problème climatique et son aspiration à devenir un acteur incontournable dans la transition vers une économie plus verte et responsable.
Cependant, au-delà de l'aspect environnemental, le Président Tshisekedi a présenté l'opportunité économique qui découle de ces efforts. Il a souligné que les mesures proposées, telles que la réforme du système financier international, la restructuration de la dette des pays africains, la transformation locale des produits, et la taxation du carbone, pourraient stimuler l'économie du continent africain.
Lors de la réunion à Nairobi, les Africains ont élaboré la Déclaration de Nairobi, qui propose la création d'un marché carbone équitable et de prix incitatifs. Le Président Tshisekedi a soutenu cette idée, soulignant la nécessité d'une opérationnalisation rapide de l'article 6 de l'Accord de Paris. Il a également encouragé les partenariats entre le secteur public et privé pour favoriser l'innovation économique dans le contexte de la lutte contre le changement climatique.
Pour concrétiser ces propositions, les experts estiment que la RDC doit développer une politique nationale sur le climat, une stratégie nationale sur le crédit carbone, et mettre en place l'Autorité de régulation du marché du crédit carbone (ARMC). La création d'un registre national du carbone est par ailleurs cruciale pour permettre à la RDC de tirer profit du marché des crédits carbone.
Le Président Tshisekedi, un fervent défenseur de la préservation des forêts du bassin du Congo, a précédemment déclaré que le prix du carbone forestier devrait atteindre 100 dollars par tonne, en mettant en avant le rôle essentiel de ces forêts dans la lutte contre le changement climatique. Il a lancé un appel aux pays pollueurs pour qu'ils reconnaissent la valeur de ces services environnementaux et contribuent financièrement à leur protection.
Le discours du Président Tshisekedi à l'ONU a mis en avant l'importance cruciale de la lutte contre le changement climatique tout en soulignant les avantages économiques potentiels d'une transition vers une économie verte en RDC et en Afrique. La demande d'un marché carbone équitable et de prix incitatifs témoigne de la volonté de la RDC de jouer un rôle de premier plan dans cette transformation globale vers un avenir plus durable.