Journée mondiale des lanceurs d'alerte : "Nous devons créer des générations des personnes qui disent non à la corruption" (Jules Alingete)

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Conférence de presse à l'occasion de la journée mondiale des lanceurs d'alerte. Ph. Deskeco.
PAR Deskeco - 26 juin 2023 08:26, Dans Corruption

A l'occasion de la célébration de la journée mondiale des lanceurs d'alerte, célébrée chaque le 23 juin, la Ligue Congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO) a associé l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) et l'Inspection Générale des Finances dans une séance de réflexion devant la presse. 

La Ligue Congolaise de lutte contre la Corruption a lancé un appel auprès du Gouvernement afin qu’une loi sur la protection des lanceurs d’alerte et dénonciateurs  soit votée urgemment afin de se conformer aux dispositions de la Convention des Nations Unies Contre la Corruption, dont la RDC a ratifié.

Dans sa prise de parole, le Professeur Florimond Muteba, PCA de l'ODEP, a décrit les difficultés que rencontrent les lanceurs d'alerte en RDC. Il a signifié que l'actuel régime ne pas du tout menaçant envers les lanceurs d'alertes par rapport aux régimes passés. 

"Ce n'est pas facile d'être lanceur d'alerte au Congo. Mais, on doit dire que le régime actuel est un peu moins brutal par rapport à ce qu'on a connu avec l'ancien régime Kabila. Nous craignons juste que la brutalité réapparaisse au cours de cette année électorale. A l'époque de Kabila, je dormais parfois deux jours chez moi et les autres jours ailleurs. On devrait être protégé par la loi. Il faut un cadre juridique qui protège les lanceurs d'alerte", a fait savoir le PCA de l'ODEP.

Combattre la corruption, une nécessité pour tous

A son tour, l'Inspecteur général des Finances, Jules Alingete a martelé sur la prise de conscience du peuple congolais pour mener une lutte acharnée contre la corruption. 

"La corruption a trouvé un terrain de prédilection en RDC. Si nous ne combattons pas la corruption, l'avenir de nos enfants est compromis. Nous devons prendre nos responsabilités en main et réaliser que nous devons nous impliquer tous dans la lutte contre la corruption. Tant qu'il y aura un nombre impressionnant des détourneurs des fonds publics, nous n'aurons rien comme infrastructures, rien comme emploi...", s'est-il exprimé. 

Pour le patron de l'IGF, les lanceurs d'alertes sont très importants dans la lutte contre la corruption car ils aident à découvrir rapidement des faits de corruption. "La force de la justice, de la police et des services de renseignements peut être appuyée par les lanceurs d'alerte", a-t-il dit.

Pour Jules Alingete, la question de la lutte contre la corruption concerne tous les congolais. Chacun doit se constituer en gendarme pour veiller sur les biens publics.

"Si vous aimez le Congo, vous avez le devoir moral de dénoncer la corruption. N'acceptez pas de laisser le Congo comme un environnement non-assaini à nos enfants. Nous devons tout faire pour que notre pays avance. Il nous manque juste une prise de conscience. Nous devons créer des générations des personnes qui disent non à la corruption", a-t-il insisté. 

Ces 10 dernières années, la LICOCO a recensé plusieurs lanceurs d’alerte qui ont bravé la peur en dénonçant les pratiques de corruption mais menacés, arrêtés et emprisonnés.

C’est notamment le cas de ;

- L’ODEP qui a dénoncé la mauvaise gestion des fonds alloués au Projet de 100 jours ;

- Mr Kalambay, Ancien Directeur au Ministère de l’Environnement et Développement durable, qui a été arrêté et envoyé à la Prison Centrale de Makala (CPRK) pour avoir dénoncé auprès de l’IGF des détournements des fonds au sein du dit Ministère ;

- Mr Robert Bomolo, Directeur au Ministère du Commerce Extérieur qui a été arrêté par l’ANR pour avoir dénoncé des cas des détournements des fonds ; 

- Mr Leduc Mabulu, travaillant dans une société privée, qui avait dénoncé la fraude fiscale au sein d’une société privée et menacé d’arrestation par les OPJ de la Police des Parquets ; 

- Mr Abdel AZIZ Mutekwa, ancien travailleur à l’OVD Bandundu, qui avait passé plus de 3 mois d’emprisonnement au CPRK, pour avoir dénoncé des détournements des fonds alloués à la réfection des routes dans l’ancienne Province de Bandundu ; 

Notons que de milliers d’autres personnes ont perdu leurs emplois et envoyé en exil pour avoir dénoncé les actes de corruption et détournements des fonds publics.

Jordan MAYENIKINI 

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