Prenant la parole lors de la 95e réunion du conseil des ministres, le ministre des Finances Nicolas Kazadi a annoncé la finalisation de l'évaluation nationale des risques de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme et ce conformément à la recommandation 1 du groupe d'actions financière (GAFI).
À l'en croire, l'évaluation de ce rapport se fait avec la participation des services de l'administration publique, les institutions privées, les services d'enquêtes et des poursuites, les membres de la société civile sous la supervision de la cellule nationale des renseignements financiers (CENAREF). Aux termes de cet exercice long et laborieux, a-t-il fait savoir, la République Démocratique du Congo a identifié, évalué et compris les risques auxquelles il est exposé en cette matière.
"Ainsi, il s'est engagé à prendre des mesures idoines dans l'optique de rendre robuste et efficace ce dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme conformément aux Standards du GAFI", rapporte le compte rendu de la réunion tenue vendredi 21 avril 2023.
Plusieurs recommandations ont été formulées notamment : la création des pools spécialisés dans les parquets et chambres chargés des Affaires des crimes économiques au sein des juridictions compétentes; la mise en place d'un système d'identification nationale via l'ONIP avec comme pour objectif de doter chaque congolais d'une carte nationale sécurisée, la révision des lois et textes réglementaires existants ayant une implication sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, le renforcement des capacités des autorités de supervision d'enquêtes et des poursuites ainsi que des assujettis.
"Le ministre des Finances a rassuré de la détermination du gouvernement à mettre en œuvre toutes les actions recommandées pour résorber les faiblesses identifiées dans le rapport précité. Sa validation par le gouvernement permet non seulement d'entamer la mise en œuvre du plan d'actions résultant de cette évaluation mais va aussi contribuer à la bonne exécution du plan d'actions du GAFI dans le cadre de son processus ICRG pour sortir la République Démocratique du Congo de la liste des juridictions sous surveillance renforcée", souligne le compte rendu.
Depuis juin 2022, le GAFI a décidé de placer la RDC sous observation (Processus ICRG) aux fins d'évaluer graduellement le degré et la qualité des progrès réalisés au regard de son évaluation mutuelle. Accusée d'avoir une loi peu performante en la matière, depuis décembre 2022, la RDC dispose d'une nouvelle loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme.
La République Démocratique du Congo a adhéré le 05 septembre 2017 au Groupe d'Action contre le Blanchiment d'Argent en Afrique Centrale, GABAC en sigle, en qualité de Membre Associé. En tant que tel, elle a formellement reconnu les normes du Groupe d'Action Financière (GAFI) comme principal référentiel en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive. C'est dans ce contexte qu'en mai 2018, le GABAC avait évalué le dispositif de Lutte contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme de la RDC afin d'en apprécier la conformité aux standards internationaux.
Clément MUAMBA