RDC : 17 mois après la décision de Félix Tshisekedi, les ports illégaux et clandestins continuent de fonctionner à Kinshasa et au Kongo Central

Port de Matadi
Illustration d'un port maritime. Ph. Droits tiers.
PAR Deskeco - 04 jan 2022 11:13, Dans Actualités

On compte à ce jour 17 mois depuis que le chef de l'État, Félix Tshisekedi, avait instruit à deux reprises le gouvernement sous l'ère Ilunkamba, lors de la 46ème réunion du Conseil des ministres, le 28 août 2020, d'exécuter sans délai sa décision de fermeture immédiate des ports privés illégaux et clandestins à Kinshasa et dans la province du Kongo Central. 

Félix Tshisekedi avait attiré l'attention du gouvernement sur la réglementation en vigueur en RDC qui encadre strictement l’activité des ports du fait que ceux-ci sont traditionnellement considérés comme des « ports services », où l'autorité portuaire s'occupe de tous les services opérationnels du port. Il avait relevé qu’en violation de cette réglementation, de nombreux ports privés sont créés en toute illégalité et fonctionnent en marge de la légalité et des principes régissant le domaine public de l’Etat.

De ce fait, dans sa communication au cours de la 52ème réunion du Conseil des ministres, il était revenu sur sa décision de fermeture  immédiate de ces ports. Malheureusement, jusque-là, ces ports continuent de fonctionner.

Pour sa part, le président de l'Intersyndical de la SCTP (ex-Onatra), Armand Osasse, avait accusé à l'époque, l'ancien ministre des Transports et Voies de communication, Didier Mazengu, qui appartenait à la famille politique FCC, de bloquer la décision du chef de l'État. Il espérait que la fin de la coalition au pouvoir, FCC-CACH et la déchéance de Jeanine Mabunda à l'Assemblée nationale, allaient permettre l'application effective de la décision de Félix Tshisekedi.

"Le ministre FCC bloque la décision du Chef de l'Etat. Nous espérons qu'après la déchéance de Mabunda et le départ des ministres FCC du gouvernement, cette décision sera mise en application. Le président de la République doit mettre en place un nouveau gouvernement qui va permettre la fermeture de ces ports clandestins et illégaux. L'obstacle, c'est le FCC. Je pense que le président ne reculera jamais sur sa décision", avait confié Armand Osasse à DESKECO.COM.

Pour sa part, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge avait annoncé qu'il mettra en exécution la décision de fermeture de tous les ports privés illégaux pour réhabiliter et moderniser les ports de Matadi et de Boma. C'était lors de son discours programme devant la représentation nationale ce lundi 26 avril.

« Les ports de Boma et de Matadi seront réhabilités et modernisés. Le gouvernement mettra en exécution la décision de fermeture de tous les ports privés illégaux », avait déclaré Sama Lukonde Kyenge à l'Assemblée nationale.

Le gouvernement Sama Lukonde a promis d'examiner au cas par cas le dossier ports illégaux et clandestins avant de procéder à la fermeture mais sa décision tarde encore.

Pendant que la mise en exécution de cette décision tarde, la Société Congolaise des Transports et des Ports (SCTP), ex-ONATRA, accuse une baisse du chiffre d’affaires depuis plusieurs années. Ce qui ne permet pas à la direction de cette société qui compte plus de 15 000 personnels actifs comme retraités, de payer ses travailleurs. Cette société, qui détient le monopole des ports, est victime des déviations des navires vers les ports privés, qui ont été qualifiés de « clandestins et illégaux » par le Conseil des ministres.

Pour apporter secours à cette société, le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi avait instruit le gouvernement, d'exécuter sans délai la décision de fermeture immédiate des ports privés illégaux et clandestins à Kinshasa et dans la province du Kongo Central. 17 mois après, cette décision souffre d’application. Qui bloque?

Jordan MAYENIKINI

 

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