Le député national Charmant Eliezer Ntambwe a adressé, vendredi 1er octobre, une question orale avec débat à Jean-Marie Kalumba Yuma, ministre de l'économie nationale. Elle porte sur l'exercice du petit commerce et commerce en détail par des sujets étrangers en République Démocratique du Congo.
L'élu de la Lukunga à Kinshasa estime que cette pratique viole, la réglementation en vigueur en la matière qui réserve ce commerce aux nationaux.
« Ils sont Indiens, Chinois, Libanais, Ouest-africains ainsi que toutes les populations de 9 pays voisins qui nous entourent, tous exercent le petit commerce en République démocratique du Congo en violation de la législation congolaise qui régit cette activité, en l'occurrence de l'ordonnance-loi du 02 août 1979 et divers arrêtés d'application", lit-on dans la correspondance du député Charmant Eliezer Ntambwe au ministre de l'économie.
Et de t'en renchérir:
"Pire encore, ici chez nous en RD Congo, nous trouvons qu'il y a des opérateurs économiques qui sont à la fois importateurs, grands grossistes, grossistes et à la fois détaillants dans le commerce », dénonce-t-il.
Il veut que le patron de l'économie congolaise apporte des précisions sur des questions suivantes:
-Pourquoi la disposition légale et réglementaire relative à l'interdiction faite aux étrangers d'exercer le petit commerce n'est pas de stricte application en RDC ?
- À quel pourcentage estimez-vous les opérateurs économiques congolais qui émergent ?
- Quelle politique avez-vous mise en œuvre pour faciliter l'émergence de la classe moyenne en RDC ?
Le 11 septembre 2020, au cours du Conseil des ministres (gouvernement Ilunkamba), sur instruction du président de la République, des ministres sectoriels avaient été chargés de « faire respecter » cette réglementation sur le petit commerce et le commerce de détail en vue de promouvoir le classe moyenne en RDC.
«Dans la pratique, l’on constate que les grands importateurs et autres grossistes majoritairement étrangers, continuent à exercer le commerce de détail et le petit commerce au mépris des textes en vigueur accordant cette exclusivité aux Nationaux. Cette situation qui asphyxie les Congolais exerçant dans ces secteurs, est de nature à mettre en péril la paix sociale et l’éclosion d’une classe moyenne nationale. C’est pourquoi le Président de la République invite le Gouvernement, plus particulièrement les ministres concernés, à poursuivre les efforts déjà engagés, pour faire respecter cette réglementation, en associant à leurs actions les associations patronales concernées et en proposant des projets de réformes rendues nécessaires par les contingences de l’heure », pouvait-on lire dans le compte rendu du conseil des ministres.
Plus d’une année après, rien n’est fait sur le terrain. C’est ainsi que le Syndicat national des vendeurs du Congo (SNVC), pour dénoncer ce comportement et mettre la pression sur le gouvernement à réagir rapidement, avait lancé l’appel à un mouvement de grève le mardi 28 septembre dernier consistant à la fermeture de tous les magasins de petit commerce et marchés du pays. Ce mot d'ordre n'avait pas été respecté par les concernés.
Berith Yakitenge