RDC : Pour Albert Yuma, le déficit énergétique et le manque d'un chemin de fer de qualité justifient l'incapacité de la transformation des minerais congolais au niveau local

Albert Yuma, président national de la FEC. Ph. ACTUALITE.CD
PAR Deskeco - 12 juin 2021 10:33, Dans Actualités

Le président national de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma a laissé entendre que le déficit énergétique et le manque d'une voie ferrée de qualité dont la RDC fait face est à la base du faible taux de transformation des minerais du pays au niveau local. C'était au cours d'un échange, ce vendredi 11 juin 2021, avec une représentation des étudiants des facultés des sciences économiques de l'Université de Kinshasa (UNIKIN) et de l'Université Protestante au Congo (UPC). 

Répondant à la question d'un étudiant de l'UNIKIN sur ce qui justifie le fait que les grandes entreprises minières étrangères exploitent les minerais en RDC pour les transformer à l'extérieur - ce qui ne favorise pas la réduction du chômage au pays - Albert Yuma lui a répondu sans ambages. 

"Dans le code minier révisé, nous avons mis cette obligation de transformer le plus possible. Mais le problème dont fait face la RDC pour transformer localement est lié à l'énergie. Rien que dans le Katanga aujourd'hui, il y a un déficit de 1 200 MW. Seul l'Etat peut répondre à ce déficit. Ça fait des années qu'on parle de Inga mais il n'y a pas assez d'attitudes volontaristes pour faire aboutir le projet Inga. Le vrai problème est qu'il y a un déficit énergétique", a dit Albert Yuma.

Et de poursuivre : 

"Il y a aussi un problème d'infrastructures de communication d'évacuation. Sans chemin de Fer, le Congo ne vaut pas un penny, disait Stanley. C'est la réalité. Aujourd'hui, pour qu'il y ait une industrie de transformation, il faut refaire le chemin de fer. C'est obligatoire. Ceci dit, au niveau de la FEC, de la chambre des mines, je continue à militer pour qu'un minimum des produits locaux soit transformé là où on peut".

En outre, Albert Yuma trouve que le secteur minier ne contribue pas comme il se devrait au développement de la RDC. C'est vers les années 2000 que la RDC a commis une erreur grossière, celle de céder ses mines de lotissement aux partenaires extérieurs, dit-il. 

"Dans les années juste avant l'écroulement de la mines de Kamoto dans les années 1990, la Gécamines ne produisait que 500 000 tonnes au maximum par an, elle contribuait à 70% au budget de l'Etat. Mais surtout elle servait à irriguer une industrie des petites et moyennes entreprises de transformation locale. Notre État a été faible dans les années 2000, en cédant la plupart de nos mines de lotissement aux partenaires extérieurs dont GECAMINES ou SOKIMO ne sont plus que des actionnaires minoritaires", a renchéri Albert Yuma. 

De ce fait, le patron de la FEC a recommandé la révision de tous les partenariats miniers afin de soulager la RDC.

"Tant qu'on ne va pas faire, ce que je demande, la révision de tous les partenariats, ce sont les industriels étrangers qui continueront à décider leurs politiques industrielles malheureusement", a proposé Albert Yuma.

C'est dans le cadre du projet "Renaissance", initié par la FEC qu'Albert Yuma a pris langue avec les étudiants économistes autour du thème : "Enjeux et perspectives économiques de la RDC : quels sont les objectifs et attentes de la FEC au niveau national".

Jordan MAYENIKINI

 

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