L’an 2 de Félix Tshisekedi : l’ODEP dresse un bilan économique défavorable pour l’émergence de la RDC

Félix tshisekedi
PAR Deskeco - 26 jan 2021 16:47, Dans Actualités

Le 24 janvier 2021 a marqué l’AN 2 de l’accession à la magistrature suprême de Félix Tshisekedi comme 5ème président de la République Démocratique du Congo. Ce deuxième anniversaire est intervenu à un moment confus où le gouvernement est quasi démissionnaire et, à l’Assemblée nationale la majorité parlementaire est en train de basculer en pleine législature. Florimond Muteba, PCA de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) dresse, au micro de DESKECO, le bilan économique de deux ans du successeur de Joseph Kabila.

L’ODEP note que les travaux de 100 jours lancés par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, au début de son mandat, ont violé la loi des finances et la loi sur la passation des marchés.  

« L’année 2019 a été caractérisée par le programme de 100 jours qui a violé toutes les lois. Plus de 500 000 000 USD ont été alloués à ce programme en dehors de la loi des finances de l’année. Ce programme a été aussi exécuté dans la négation de la loi sur la passation des marchés. C’était un scandale qui a débouché sur le procès de 100 jours avec des arrestations. Malheureusement, certains de ces condamnés viennent d’être libérés sans avoir fait une année de prison », a déclaré Florimond Muteba. 

Cette ONG déplore le déficit budgétaire observé durant l’année 2019, qu’elle attribue aux différents voyages du président de la République.

« 2019 était aussi l’année de déficit budgétaire qui nous ont accompagné jusqu’à la fin de l’année. C’était l’année où le président de la République a dépensé pour ses voyages à l’extérieur plus de 50 millions de dollars américain », dit-il.

L’ODEP note également dans les deux ans du mandat de Félix Tshisekedi, une faiblesse dans la mobilisation des recettes. Or, cette dernière, précise l’ODEP, devrait faciliter l’exécution de la gratuité de l’éducation.

« Les recettes publiques pour 2019 et 2020 ont atteint 8 milliards USD. Donc on peut se permettre de dire que la mobilisation des recettes n’a pas été au rendez-vous alors qu’en face pour la seule gratuité de l’éducation, il nous faut au moins 2 milliards 800 millions USD. On ne peut pas développer l’économie avec ce peu des moyens et une capacité si faible de mobilisation des recettes », ajoute-t-il. 

Du côté pression fiscale, l’ODEP a noté qu’elle a été de 6,1 % en 2020 contre 6,8 en 2019. Ce qui est très peu car dans les prévisions de 2020, la pression fiscale était de 13%. Le pays n’a pas mobilisé grand-chose. 

Cette ONG pointe aussi les aspects concernant la lutte contre la corruption où deux condamnés du procès de 100 jours ont été libérés par grâce présidentielle. Ce qu’elle qualifie « d’un grand scandale ». 

Florimond Muteba estime aussi que le Chef de l’Etat n’a pas manifesté une forte attention dans le dossier TRANSCO, pendant en justice, au cours de ses deux ans à la magistrature suprême. 

« Le dossier Transco jusque-là n’a pas encore intéressé le chef de l’Etat. Cette société a été dépouillée par un groupe d’individus. De 500 bus, il y en aujourd’hui 20 ou plus qui sont encore en circulation. Donc, les nouveaux bus également achetés sont en danger. Parce que si cette même équipe est encore là, elle va encore ruiner cette société », a-t-il dit. 

Pendant une semaine, jusqu’à la fin de ce mois de janvier 2021, DESKECO.COM va faire parler diverses personnalités de la sphère socio-politique du pays pour décortiquer le bilan du successeur de Félix Tshisekedi à la présidence de la République.

Jordan MAYENIKINI

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