RDC : Pour l’ODEP, les institutions ayant réalisé les dépassements budgétaires en 2019 doivent être sanctionnées 

Florimond Muteba, PCA de l’ODEP, organisation membre du CNPAV
PAR Deskeco - 13 nov 2020 18:06, Dans Finances

(Florimond Muteba, PCA de l’ODEP, organisation membre du CNPAV/Ph DESKECO.COM)

La polémique sur les dépassements budgétaires constatés dans 10 institutions émargeant du budget de l’Etat enfle de plus en plus en RDC, depuis le débat général sur le Projet de loi de reddition des comptes pour l’exercice 2019 à l’Assemblée nationale. Les députés ont fustigé notamment les dépassements budgétaires constatés dans le cas de la présidence de la République tant sur la rubrique Rémunérations que celui de Fonctionnement.

Florimond Muteba, PCA de l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP), interrogé par DESKECO sur cette question, estime que l’Assemblée nationale doit refuser de voter cette loi afin de décourager ce système qui de plus en plus devient une culture en RDC. Il en appelle aux sanctions des institutions ayant réalisé ces dépassements budgétaires.

« Le dépassement budgétaire est une faute de gestion. Elle doit être sanctionnée. Je pense que l’Assemblée nationale doit refuser de voter cette loi. Ça serait un geste fort. A partir du moment où il y a des sanctions, à l’avenir d’autres ne le feront pas. Toutes les institutions qui ont commis ces fautes de gestion prévues par la loi sur les finances publiques doivent être sanctionnées », dit-il.

Pour le PCA de l’ODEP, les mauvaises habitudes de gestion déplorées lors du règne de l’ancien régime ne doivent pas recommencer dans le régime de Tshisekedi.

« Il faut considérer que dans notre pays, il y a toujours une mauvaise culture de dépassement budgétaire qu’on a entretenue. Même avec le régime passé, nous avons connu ce problème au niveau de presque toutes les institutions (présidence, Assemblée Nationale et Sénat). C’est une violation de la loi relative aux finances publiques. Le dépassement budgétaire est devenu comme un mode de gestion. On s’est rendu compte que cela a atteint un niveau impossible avec la reddition des comptes 2019 », poursuit-il. 

Et d’ajouter :

« On ne doit pas donner pour prétexte que l’ancien président Joseph Kabila aussi le faisait. L’actuel régime qui a lutté pendant 37 ans dans l’opposition ne doit pas faire la même chose que le régime passé. Le slogan du « peuple d’abord » doit être une réalité ». 

Au cours du débat général sur le Projet de loi de reddition des comptes pour l’exercice 2019 qui a eu lieu le mercredi 11 novembre à l'Assemblée nationale, les députés ont fustigé notamment les dépassements budgétaires constatés dans le cas de la présidence de la République tant sur la rubrique Rémunérations que celui de Fonctionnement. Le Projet de reddition des comptes 2019 a été déclaré recevable, au cours de la plénière de mercredi après un débat général, et renvoyé à la Commission Économique et Financière pour un examen approfondi sous 7 jours.

Jordan MAYENIKINI

 

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