Le président de la République, Félix Tshisekedi, veut s’impliquer « personnellement » sur la question de la stabilisation de la monnaie nationale sur le marché de change face aux autres devises étrangères. Il l’a dit dans sa communication lors de la 41ème réunion du Conseil des ministres tenue le vendredi 24 juillet par vidéoconférence alors qu’il s’inquiétait sur l’érosion du pouvoir d’achat de la population à la suite de la dépréciation du franc Congolais.
« Le Chef de l’Etat a indiqué que le pouvoir d’achat de nos compatriotes, principalement les couches sociales les plus vulnérables et les masses populaires laborieuses qui subissent de plein fouet la dépréciation monétaire, continue de baisser depuis un certain temps. Le Chef de l’Etat a réitéré à ce sujet l’instruction qu’il avait déjà donnée au Premier Ministre de veiller à ce que le Ministre des Finances et le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo qui ont la responsabilité de la stabilité de notre monnaie, prennent les mesures appropriées pour arrêter la dépréciation de celle-ci. Le Président de la République a manifesté sa détermination à s’impliquer personnellement dans le règlement de ce dossier, en exigeant un rapport hebdomadaire à ce sujet », rapporte le compte rendu du Conseil des ministres.
Au cours de six premiers mois de l’année, le franc Congolais a perdu environ 15% de sa valeur sur le marché de change, selon l’estimation de la Banque centrale du Congo. La monnaie nationale se change déjà à 2020 sur le marché parallèle à Kinshasa depuis plus d’une semaine.
Depuis mai, la Banque centrale du Congo et le gouvernement ont mis en œuvre un train de mesures en vue de la stabilisation de la monnaie nationale. Cependant, ces mesures sont loin de produire des effets attendus.
En effet, trois mesures ont été mises en œuvre à savoir : 1) Les émissions des Bons du Trésor à valeur élevée pour permettre au gouvernement de diversifier ses sources de financement afin de ne pas recourir à la planche à billets pour financer ses déficits budgétaires ; 2) La vente de dollars aux banques commerciales pour répondre à la demande en devise des importateurs ; 3) L’harmonisation des politiques budgétaires en limitant les dépenses publiques par rapport aux recettes disponibles.
Tout aussi, le gouvernement, à travers le Comité de conjoncture économique, avait sommé les miniers à rapatrier 40% des revenus de leurs exportations, conformément aux exigences du Code minier, pour améliorer l’offre des devises sur le marché de change. A ce sujet, il est prévu l'envoi des missions de contrôle dans les sociétés minières pour vérifier celles qui se conforment à cette exigence du Code minier.
A ce jour, toutes ces mesures n’ont pas produit des effets parce que le franc Congolais continue à se déprécier.
Amédée Mwarabu