La Journée internationale de l'épargne est célébrée chaque 30 octobre dans le monde. C'est depuis une dizaine d'années qu'on célèbre en République démocratique du Congo la Journée internationale de l'épargne. Le motif qui ont conduit à son instauration reste la promotion du taux d'accès au service financier, donc l'inclusion financière.
Si la RDC a fait un pas dans le processus de l'inclusion financière, le challenge demeure quasi intact par rapport à la disparité dans l'implantation des institutions financières entre les villes et les zones rurales et par rapport à l'accès des personnes à faible revenus aux produits et services financiers.
Voici ces quelques chiffres fournis par la Banque centrale du Congo et par le FPM (Fonds pour l'inclusion financière) au mois de septembre 2019, à l'occasion des festivités de célébration de 5 ans d'existence de FPM SA, la branche de refinancement de FPM.
1. En ce qui concerne la situation du système financier congolais, il convient de relever, de prime abord, que l’offre des services financiers en République Démocratique du Congo est assurée par : « dix-sept (17) banques commerciales en activité, une (1) Caisse d’Epargne, deux (2) Coopératives Centrales d’Epargne et de Crédit, quatre-vingt (80) Coopératives primaires d’Epargne et de Crédit, vingt et une (21) Institutions de Micro Finance, trois (3) institutions financières spécialisées essentiellement publiques, cinq (5) sociétés financières, dont quatre (4) Établissements Émetteurs de Monnaie Électronique et le FPM SA, septante-neuf (79) messageries financières et trente-deux (32) bureaux de change agréés ».
2. En ce qui concerne l'évolution du système financier pour la dernière décennie, il y a lieu de relever une réduction du nombre des banques, de 20 à 16 opérationnelles ; une contraction du nombre d’Institutions du Système Financier Décentralisé de 26,6 %, induite par l’arrêt des activités de celles qui ont vu leurs activités interrompues;
3. En ce qui concerne l’activité des banques agréées, hormis la BIAC sous administration de la BCC, la BCC a recensé entre 2010 et 2018 : « (i) une croissance de 235,4 % en termes de total bilantaire, affichant 7.699,89 millions de USD à fin décembre 2018 ; (ii) une reconstitution des dépôts de la clientèle de l’ordre de 190,6 %, chiffrée à USD 4. 577,41 millions à fin décembre 2018 ; (iii) une progression de 292,9 % de l’encours des crédits, établie à 2.905,19 millions de USD à fin décembre 2018 ; (iv) une évolution et une consolidation plus que satisfaisante des ratios prudentiels ou indicateurs de risque du secteur bancaire ; (v) l’introduction des canaux alternatifs de fourniture des services financiers, à l’instar des agents bancaires », a déclaré le vice-gouverneur de la BCC.
4. La RDC accuse un faible niveau de bancarisation et, par conséquent, d’inclusion financière. Les taux se sont établis respectivement à 8,0 % et à 33,7 % à la clôture de 2018, selon la Banque centrale. En ne considérant que les clients actifs, la BCC estime à 15% le taux d'inclusion financière en RDC.
5. Le nombre de compte bancaire est passé de 3 millions en 2009 à 27 millions en 2018. Par rapport au nombre de comptes actifs, le taux est passé de 4% en 2009 à 19% en 2014 et à 27% en 2018. Plus concrètement, seulement 18% des comptes de mobile money sont actifs. Sur le plan formel, on est passé de 900 000 comptes en 2009 à 6,5 millions de comptes en 2018.
6. Le nombre d’agences bancaires est passé de 128 en 2009 à 452 agences en 2019, soit une agence pour 100 000 habitants. De même, on est passé de moins de 200 agents bancaires en 2009 à 5034 agents bancaires en 2019 dont 60% implantés à Kinshasa.
7. Par rapport au nombre de distributeurs de billets de banque, le secteur en compte 623 en 2019, soit 1.38 DAB pour 100 000 habitants. Quant aux cartes de crédits, il y en aurait moins de 2000 contre moins de 500 000 cartes de débit.
8. Le total bilantaire est passé de 1,6 milliard USD en 2008 à 6,5 milliards USD en 2018.
9. Seuls 2% de crédits vont dans l’agriculture en RDC.
Amédée MK