Dabord délaborer un plan stratégique intégré pour lutter contre la corruption et la prévenir dans le continent dAfrique (y compris les domaines de léducation, de la recherche scientifique, des médias et le renforcement des capacités économiques et humaines) par le biais dune commission conjointe des organes concernés par lélaboration et le suivi des stratégies nationales et des experts des Etats africains.
Et dexercer des efforts communs pour établir un indice commun africain destiné à mesurer la corruption en Afrique, provenant du contexte africain et exprimant la réalité de la situation dans le continent tout en tenant compte des différences spécifiques entre les Etats africains.
Les participants ont également recommandé le lancement dune plateforme continentale à travers des points focaux nationaux chargés de faire le suivi de lévolution des affaires de corruption et des résultats des efforts de lutte, ainsi que le suivi des engagements des Etats du continent signataires des deux conventions des Nations Unies et de lUnion africaine en 2003, quant aux mesures et procédures nécessaires prises par chaque état conformément à son système juridique et ses principes constitutionnels afin dassurer la réduction du phénomène de corruption. « Cette plateforme doit se réunir annuellement et annoncer les résultats de ses travaux et ses déclarations ».
Un protocole pour la restitution des revenus générés par la corruption
Une autre recommandation formulée cest délaborer un mécanisme électronique sécurisé pour échanger rapidement les informations en matière du délit de corruption, du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme entre pays dintérêt commun, et pour conjuguer les efforts déployés par diverses autorités de lutte contre la corruption dans les pays africains, ce, dans le but de sensibiliser les citoyens et les inciter à signaler toute forme de corruption.
Le 1er Forum africain de lutte contre la corruption recommande également la mise en place dun mécanisme juridique de coopération entre les Etats du continent, pour restituer les revenus générés par la corruption, sous forme dun protocole annexé à la Convention de lUnion africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, dont les décisions seront contraignantes pour tous les Etats signataires de ladite convention.
Renforcer la coopération avec les partenaires internationaux afin de fournir les capacités financières et techniques de lutte contre la corruption pour réaliser les intérêts communs entre eux, cest la sixième recommandation de ce forum. Et la septième vise à élargir la conclusion des mémorandums dentente et des protocoles de coopération entre lAcadémie nationale égyptienne de lutte contre la corruption, les centres de formation et les organes de contrôle dans les pays africains. Ce, pour former et habiliter les cadres africains dans les domaines de prévention et de lutte contre la corruption et de diffusion des valeurs dintégrité et de transparence.
Les participants du forum ont aussi recommandé aux pays africains détudier la possibilité de mettre en place un mécanisme régulier de tenue périodique des prochaines éditions de ce forum, pour la revue de la mise en uvre des recommandations émises par les forums ; et de promouvoir les capacités des instances en opération dans le domaine de lutte contre la corruption.
« Cest pour trouver des nouvelles méthodes de blanchiment des recettes des crimes de corruption, prendre des mesures efficaces pour déterminer les points de faille à propos du retour des fonds existant en Afrique, et déterminer les lieux des actifs détournés dans le but de les saisir et les restituer ».
En dernier lieu, ces assises ont recommandé à tous les Etats africains de célébrer la Journée africaine de lutte contre la corruption, le 11 juillet de chaque année.
La Rdc valablement représentée
Signalons par ailleurs que la République démocratique du Congo a été valablement représentée à cette première édition du Forum anti-corruption en Afrique, et ce, par deux principales structures du domaine. Il sagit de lObservatoire de surveillance de la corruption et de léthique professionnelle (OSCEP), à travers son directeur général, le professeur Saint Augustin Mwendambali, et par le Réseau des parlementaires africains contre la corruption, section Rd congolaise (APNAC-Rdc), à travers le député national Jean-Pierre Pasi Zapamba Buka, président de lAPNAC-Rdc et vice-président de lAPNAC-Afrique.
A leur retour à Kinshasa, les deux représentants de la Rdc ont organisé une séance de restitution de ces assises de Sharm El Sheik en Egypte. Ainsi, à en croire les deux délégués congolais, ce 1er Forum africain de lutte contre la corruption a gravité autour de différents sujets relatifs à la lutte contre la corruption à léchelle continentale.
Les participants ont entre autres discuté sur les efforts nationaux fournis par les pays africains conformément aux règlements et obligations internationaux et continentaux ; et le renforcement des capacités des ressources humaines dans le domaine de la lutte contre la corruption. Mais aussi sur la sensibilisation du public à travers les médias pour une lutte plus efficace contre la corruption ; la relation entre la corruption et le développement ; et la coordination entre les gouvernements de différents pays africains dans la lutte contre la corruption.
Lepetit Baende