RDC-Burundi: le poste frontalier Kiliba-Vugizo reste marqué par des insuffisances infrastructurelles, structurelles et organisationnelles qui freinent le dynamisme économique local

Vue aérienne de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu dans l'Est de la RDC
Vue aérienne de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu dans l'Est de la RDC
PAR Deskeco - 16 sep 2025 16:58, Dans Actualités

Le poste frontalier stratégique Kiliba-Vugizo situé entre la province du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo et la ville de Bujumbura, capitale du Burundi, reste marqué par des insuffisances infrastructurelles, structurelles et organisationnelles qui freinent le dynamisme économique local. Le Comité mixte frontalier (CMF) de ce poste a lancé cette alerte pour la modernisation de Kiliba/Vugizo.

« Kiliba–Vugizo, séparé par la rivière Ruzizi, à plus de 16 km d’Uvira et de 105 km de Bukavu, sur la nationale n°5, est une entité vitale du commerce transfrontalier dans la région des Grands Lacs. Chaque jour, des centaines de petits commerçants transfrontaliers, en majorité des femmes, y transitent avec des produits agricoles, vivriers et manufacturés. Malgré son rôle stratégique, ce poste frontalier reste marqué par des insuffisances infrastructurelles, structurelles et organisationnelles qui freinent le dynamisme économique local », alerte le document du Comité mixte frontalier (CMF).

Ce constat a été dressé, selon ce document, lors de la première réunion du CMF, tenue dernièrement à Bujumbura.

« Les routes d’accès sont défoncées et souvent inondées, les infrastructures de base inexistantes, l’électricité et l’eau potable absentes. Les usagers, privés des latrines et d’espaces d’attente, subissent des fouilles en plein air qui portent atteinte à leur dignité, en particulier celle des femmes », poursuit ce document.

Il a été indiqué que les services publics essentiels, normalisation, contrôle phytosanitaire, vétérinaire ou sanitaire n’ont cessé de briller par leur absence, pendant que les flux migratoires restent gérer de manière archaïque.

Ce document a aussi relevé qu’à ces carences matérielles, il faut ajouter la corruption, la multiplicité des postes de contrôle et des frais illégaux étranglant les petits commerçants.

« Le manque de personnel féminin parmi les agents frontaliers expose encore davantage les commerçantes à des abus et à des fouilles abusives », a déploré la source.

Selon le même document le poste frontalier Kiliba/Vugizo est un axe vital, qui permet la circulation des produits alimentaires comme haricots, manioc, maïs, légumes, fruits et volailles destinés à approvisionner les marchés de Bujumbura, d’Uvira et de Bukavu.

Beaucoup des familles vivent grâce à ce commerce, scolarisent leurs enfants et assurent la subsistance quotidienne.

Il est aussi un point de contact entre deux nations qui, par l’accord bilatéral de 2022, ont choisi de fluidifier leurs échanges pour bâtir une prospérité partagée. Plus encore, un commerce transfrontalier est mieux organisé est le facteur de stabilité et de paix dans une région où les tensions restent vives.

Le CMF de Kiliba/Vugizo, opérationnalisé en septembre 2025, a déjà établi une feuille de route claire: portant la réhabilitation des routes, construction d’infrastructures modernes, mise en place de services publics essentiels, lutte contre la corruption et promotion de l’égalité de genre. Mais ces résolutions sont restées lettre morte sans un financement conséquent et rapide.

« Nous appelons le gouvernement congolais et la Banque mondiale, partenaire historique du PFCIGL, à accroître son appui financier pour accélérer les travaux et répondre aux urgences humanitaires et économiques de ce poste frontalier », a plaidé Sibatu Muvole, présidente des Associations des commerçants transfrontaliers (ACT) de Kiliba, citée par la source.

Et d’ajouter avec force : « Investir aujourd’hui dans ce poste frontalier, c’est investir dans la dignité, la prospérité et la paix de toute une région. Kiliba/Vugizo ne peut plus attendre chaque jour sans action. Cette attente est un jour de trop pour des milliers de commerçants contraints de travailler dans l’informelle, l’insécurité et la précarité. »

Bienvenu Ipan

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