RDC : le gouvernement amorce le processus d'amélioration de l'employabilité par la certification des compétences acquises dans l'informel

Photo d'illustration
Photo d'illustration
PAR Deskeco - 15 sep 2025 16:28, Dans Actualités

La Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a procédé samedi au lancement officiel de la campagne nationale d'information sur la valorisation des acquis de l’expérience (VAE). La cérémonie s’est tenue au chapiteau du Pullman Hôtel de Kinshasa, en présence de plusieurs membres du gouvernement, des partenaires techniques tels que l'ONEM, Pay Network et des acteurs du secteur de la formation professionnelle.

Cette initiative fait suite à la directive du président Félix Antoine Tshisekedi, formulée lors de la 51ᵉ réunion du Conseil des ministres, appelant à intégrer la formation professionnelle dans les nouveaux projets d'investissement. Elle vise à reconnaître et certifier les compétences acquises en dehors des circuits formels, offrant ainsi de nouvelles perspectives aux travailleurs du secteur informel en République démocratique du Congo.

Formalisation de l'informel et amélioration de l'employabilité

La Première ministre a souligné la nécessité pour le pays de mieux exploiter son capital humain.

« C'est avec joie, et une foi renouvelée en la dignité du travail, que j'ouvre officiellement les activités de la valorisation des acquis de l'expérience. Trop de compétences restent invisibles, trop de talents ne sont pas certifiés. Ce processus apporte une réponse concrète à la nécessité de formaliser l'informel et d'améliorer l'employabilité au sein de notre société », a déclaré Judith Suminwa.

Elle a insisté sur l’importance de transformer l’expérience professionnelle en diplôme reconnu, afin d’offrir à chaque citoyen la possibilité d’évoluer sur le marché du travail et de contribuer à la croissance nationale.

« Valoriser les acquis d'expérience, c'est reconnaître la valeur du travail et préparer l'avenir de notre pays », a-t-elle ajouté.

La valorisation des acquis de l’expérience (VAE) permet à toute personne disposant d’une expérience d’au moins trois ans dans un métier donné, mais sans diplôme officiel, d’obtenir une certification professionnelle reconnue par l’État. Ce dispositif est ouvert à tous, sans condition d’âge, et prend en compte les parcours professionnels et personnels.

Selon le gouvernement, cette démarche vise à réduire la stigmatisation du secteur informel et à répondre aux besoins des entreprises, notamment dans les secteurs en pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Pour sa part, le ministre de la Formation professionnelle, Marc Ekila Likombo, a rappelé l’omniprésence et l’importance des métiers techniques au quotidien.

« Tous les jours de notre vie, nous avons besoin d’un coiffeur, d’un mécanicien, d’un tailleur, d’un chauffeur, d’un électricien, d’un cuisinier, d’un jardinier, d’un plombier... Ce qui fait notre vie quotidienne, c’est la formation professionnelle », a-t-il affirmé.

Il a également illustré l’impact direct de la VAE à travers un exemple concret :

« Aujourd’hui, 22 dépendants de militaires formés gratuitement grâce au programme du gouvernement signent des contrats de travail avec la société SOGEREF. Ils ont été formés à partir de zéro, et cette intégration dans la vie active illustre parfaitement la réussite de ce dispositif », a souligné Marc Ekila.

Kinshasa, ville pilote du programme

De son côté, le ministre provincial du Plan, du Budget, de l’Emploi et du Tourisme, Jesus-Noël Sheke, a salué le choix de Kinshasa comme ville pilote pour la mise en œuvre de la VAE.

« Ce programme s’inscrit dans la vision du gouvernement provincial à travers l’initiative "Kin Ezo Bonga", qui place la valorisation du capital humain et la formalisation de l’économie au cœur de nos priorités », a-t-il déclaré.

Dans la continuité de cette démarche, un Programme provincial de la professionnalisation et de la formalisation des métiers (PPPFM) sera lancé prochainement pour renforcer l’impact de la VAE au niveau local.

La campagne nationale d'information sur la VAE marque une étape majeure dans la réforme du marché du travail en RDC. Elle vise à : réduire le chômage en facilitant l’accès des travailleurs informels à des emplois formels ; répondre aux besoins du secteur privé en main-d’œuvre qualifiée et certifiée ; promouvoir l’inclusion sociale en donnant une reconnaissance officielle aux talents jusque-là ignorés ; stimuler la croissance économique par la professionnalisation des métiers et la valorisation du savoir-faire local.

Bienvenu Ipan

Articles similaires