Les dépenses en mode d'urgence du gouvernement de la RDC ont diminué d'environ 18 % au premier trimestre 2025 par rapport à la même période en 2024. Selon les chiffres rendus publics par le ministère des Finances, les dépenses exceptionnelles au premier trimestre 2025 s'élèvent à 1 167,84 milliards de francs congolais (CDF), soit un peu plus de 483 millions de dollars américains (USD) au taux budgétaire actuel.
Au premier trimestre 2024, les dépenses en mode d'urgence s'élevaient à 1 428 milliards CDF, selon une analyse du Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) publiée en octobre 2024. Ce montant représentait plus de 567 millions USD au taux budgétaire de 2024.
Les 483 millions USD couvrent toutes les dépenses exceptionnelles, notamment les dépenses de l'armée. Selon le gouvernement, si l'on écarte les dépenses militaires, les dépenses en mode d'urgence se réduisent à 1,58 %, ce qui traduit une bonne exécution des dépenses publiques.
Par ailleurs, le ministère des Finances révèle que 118,48 milliards CDF de ces dépenses exceptionnelles ont été affectés à la rémunération. Dans son étude mentionnée précédemment, le CREFDL avait critiqué le fait que même les dépenses de rémunération soient exécutées en mode d'urgence, alors qu'elles sont prévisibles et pourraient suivre le circuit normal des dépenses publiques.
Évoquant la violation de l'article 3, point 15 de la loi relative aux finances publiques de 2011, le CREFDL expliquait que les dépenses en mode d'urgence ne peuvent concerner que les événements imprévisibles tels que les catastrophes naturelles, les épidémies, les calamités ou ceux liés à la sécurité.
La publication de ces statistiques par le ministère des Finances s'inscrit dans les engagements du gouvernement envers le Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre de la mise en œuvre des réformes relatives à la bonne gestion des finances publiques, conformément au nouvel accord conclu entre les deux parties.
Bruno Nsaka