Éventuel accord RDC-USA : Freddy Kasongo prévient l'État congolais contre le risque de "bradage des actifs miniers"

Freddy Kasongo. Photo d'illustration
Freddy Kasongo. Photo d'illustration
PAR Deskeco - 17 mar 2025 13:45, Dans Actualités

Dans un entretien avec DESKECO.COM le week-end dernier, le secrétaire exécutif de l'Observatoire d'étude et d'appui à la responsabilité sociale et environnementale (OEARSE), Freddy Kasongo, estime légitime pour le gouvernement congolais de chercher des mécanismes et des partenariats stratégiques pour essayer de sécuriser le pays, surtout avec tout ce qui se passe dans la partie Est.

Cet acteur de la société civile congolaise invite la partie congolaise à « se rassurer que tout ce qu'on fait essaie de se rapprocher davantage du Code minier exigé et d'éviter que la RDC puisse arriver au bradage des actifs miniers. Là, c'est vraiment l'enjeu principal et peut-être la préoccupation ».

Freddy Kasongo s'est posé un certain nombre de questions notamment sur le besoin de la sécurisation des  frontières congolaises, la négociation en position de faiblesse, les autres accords où la RDC est engagée, notamment la convention Sicomines, etc. 

"Mais la question majeure qu'il faudrait aussi se poser comme citoyen et poser même à l'élite est celle de savoir : Est-ce que les Américains ne savent pas que nous avons des minerais ? » Et Freddy Kasongo de répondre : « Je pense qu'ils savent que nous avons des minerais au Congo. Ça ne sert à rien peut-être d'aller chez eux », a-t-il fait savoir. 

Assainir le cadre juridique et administratif

Il propose, à cet effet, que le gouvernement assainisse d'abord le cadre juridique et administratif pour attirer des investisseurs étrangers et les mettre dans de bonnes conditions.

 « Mais est-ce qu'on met des conditions favorables à des investissements étrangers au niveau du pays ? », s'est interrogé le secrétaire exécutif de l'OEARSE. 

Pour Freddy Kasongo, on devrait commencer aujourd'hui à regarder le retard administratif, les questions de gouvernance, les questions de rapidité dans le traitement des dossiers des gens, la fiscalité. 

"On a le gouvernement national, les provinces, les ETD (Entités territoriales décentralisées). Est-ce que notre justice peut fournir des efforts pour être juste ? Parce que même si on emmène les États-Unis en République démocratique du Congo, du moment où certaines institutions du pays qui devraient interagir avec ces investisseurs ne leur permettront pas de travailler dans de meilleures conditions d'équité et de justice, je pense que nous risquons de perdre des investisseurs qu'on est en train de chercher. Donc, au-delà de l'intention du gouvernement, il y a un cadre juridique et administratif à assainir, pas seulement pour les Américains mais pour tout investisseur qui veut venir investir en RDC », a-t-il fait savoir. 

Associer des experts aux négociations

Autre proposition à l'État congolais, Freddy Kasongo insiste sur la nécessité d'associer des experts à ces négociations. 

« Est-ce que la RDC peut nous garantir que dans ces négociations il y a une partie importante des techniciens qui maîtrisent le secteur et qui sont de bons négociateurs ?", s'interroge-t-il

Avant de conclure:

"Parce que le plus grand problème, c'est que dans les années passées, on a remarqué que les négociations ont été faites par plus de politiques qui n'avaient peut-être pas assez de maîtrise sur les autres questions. Donc, si nous voulons parler avec les États-Unis tout comme avec les autres investisseurs, c'est hyper important de s'assurer que notre délégation est composée des meilleurs fils du Congo dans ces négociations. »

Bienvenu Ipan

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