Dans une interview accordée à Deskeco ce vendredi, Henry-Paul Kanakana, président de la Transparence et Justice Sociale (TJS), a qualifié l'arrêté ministériel réajustant le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 7 075 FC à 14 500 FC de « leurre ». Il a affirmé que le gouvernement congolais ne devrait pas se réjouir de cette décision.
Le mouvement syndical interprofessionnel TJS, engagé dans la lutte contre les antivaleurs et la défense des droits des travailleurs, a exprimé sa volonté de voir le SMIG fixé à 10 dollars américains. Kanakana a rappelé que, depuis 2017, le SMIG était fixé à 7 000 CDF (environ 4,32 USD), et qu'en 2025, il est repassé à 14 000 CDF (environ 4,89 USD), alors que le gouvernement s'en félicite. Il a également souligné qu'en 2014, le TJS avait déjà demandé un SMIG de 10 USD.
« Il serait judicieux pour le gouvernement de prendre en compte la misère des masses laborieuses et leur exploitation par les employeurs en raison de la faiblesse du SMIG. Il devrait reconsidérer sa politique et fixer le SMIG à 10 USD/jour, soit 28 600 CDF au 3 janvier 2025, équivalant à 300 USD/mois pour un huissier, en s'alignant sur la volonté du Chef de l'État de mettre en place une nouvelle politique salariale juste et équitable, conformément à l'article 36 de la constitution en vigueur en RDC », a déclaré Kanakana.
Cette réaction intervient suite à l'annonce de l'arrêté ministériel faite le jeudi 2 janvier 2025 par le ministre du Travail et de l'Emploi, Ephraïm Akwakwa, lors du journal de 20h de la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC). Six ans après la fixation du SMIG à 7 075 FC, le membre du gouvernement de Judith Suminwa a qualifié ce réajustement de « cadeau de Félix Tshisekedi au peuple congolais et à la masse laborieuse ».
César OLOMBO