870 millions de dollars ont été investis dans la réalisation du projet de reboisement d’un milliard d’arbres à travers le pays, lancé en 2019 par le président de la RDC, Félix Tshisekedi. Ceci représente environ 87 % du financement de ce projet, évalué à 1 milliard de dollars américains. C’est ce qu’a indiqué ce vendredi 6 décembre 2024 à la presse Eve Bazaiba, ministre congolaise de l’Environnement et du Développement durable.
Prévu initialement à un milliard de dollars en raison d’un dollar par arbre, le projet n’a pas reçu tout son financement, a indiqué Eve Bazaiba, précisant que son ministère n’a pu capitaliser que le financement reçu. Elle a par ailleurs souligné l’adhésion des partenaires à ce projet, qui a également contribué à sa réussite.
« Pour planter un arbre, il faut au minimum un dollar américain. Pour préparer la plénière, le sol, le sarclage, l’arrosage et la surveillance, un milliard d’arbres signifie un milliard de dollars à investir dans cela. Nous n’avons pas reçu un milliard, mais nous avons fait l’effort de ce que le gouvernement a donné à son échelle », a déclaré Mme Bazaiba.
Elle a par ailleurs indiqué que le projet a été piloté par le Fonds forestier national (FFN) et exécuté dans 11 provinces, où cent hectares d’arbres ont été plantés avec le concours de partenaires.
D’après Eve Bazaiba, le projet a également rencontré des défis au cours de son exécution, dont la spoliation des terres concédées pour le projet. C’est le cas, par exemple, à Likasi.
Elle a notamment dénoncé le cas de l’occupation de la concession se trouvant dans le parc de N’sele, où une ordonnance avait concédé trois mille hectares pour ce projet, mais seulement 1 500 hectares ont été repris. Eve Bazaiba a indiqué que le FFN n’a pu planter que 300 hectares d’arbres. Elle a par ailleurs plaidé pour que des mesures urgentes soient prises pour pousser à la libération de cette zone occupée.
« Depuis qu’il y a le mausolée du feu Étienne Tshisekedi, tout le monde veut être autour, et nous avons dénoncé. Les profiteurs de ces terres, ce sont les autorités politico-administratives et militaires, ce sont eux qui nous mettent en mal, qui spolient systématiquement. Heureusement, le chef de l’État a instruit tous les ministères sectoriels concernés pour que la loi soit appliquée, parce que cet espace est couvert par la loi par une ordonnance présidentielle », a-t-elle précisé.
Plusieurs voix se sont toujours levées pour dénoncer la gestion opaque des fonds destinés à l’exécution de ce projet, notamment par le FFN. En août 2023, Eve Bazaiba avait alerté les animateurs de ce service sur le refus de leurs prédécesseurs de donner la liste des banques où les fonds sont logés et celle des ONG qui ont bénéficié de ce fonds.
Jean-Baptiste Leni