Le crédit octroyé au secteur privé en RDC pourrait impacter négativement l’exécution du budget de l’Etat pour les 3 prochaines années en RDC. C’est ce que révèle le document 8 du projet de loi des finances exercice 2025, sous examen au parlement. Ce document reprend l’ensemble des risques qui peuvent compromettre l’exécution normale du budget.
Selon les données de la Banque Centrale du Congo (BCC), la part du crédit octroyé au secteur privé a représenté en moyenne 66,82% du total des crédits entre 2021 et 2023. D’après le document cité, cette situation a favorisé les investissements privés et contribué à une hausse des recettes publiques.
« De 2021 à 2023, le crédit accordé au secteur privé a été d'une importance capitale pour stimuler les investissements privés, ce qui a également renforcé la mobilisation des recettes courantes de 3,6 points entre 2021 et 2022, partant de 10,5% du PIB en 2022 à 14,1% du PIB en 2023. Aussi, le niveau du crédit au secteur privé a joué un rôle non négligeable dans le niveau des recettes courantes mobilisées au cours de la période allant de 2019 à 2020 correspondants à la crise de la pandémie à COVID-19 », peut-on lire dans ce document.
Toutefois, le crédit au secteur privé n'est pas exempt de risques. En effet, si ce type de crédit baisse soudainement, cela aurait des conséquences néfastes sur l'activité économique et sur les recettes de l'État.
«La baisse du niveau de crédit à l’économie constitue des entraves à la promotion de l’investissement et de la consommation privée en particulier, ce qui peut entamer la mobilisation de certaines natures des recettes publiques, notamment l’impôt sur les bénéfices et profits (IBP), l’impôt professionnel sur les rémunérations et la TVA », indique le document.
Aussi, le risque de crédit, c'est-à-dire le risque de non remboursement des prêts, comporte un autre danger.
En cas de défaut de paiement des entreprises publiques bénéficiant de garanties de l'État, ce dernier pourrait être amené à supporter les pertes, alourdissant ainsi la dette publique. De plus, une crise du crédit généralisée pourrait contraindre l'État à intervenir pour soutenir le secteur bancaire, ce qui représenterait un coût financier considérable.
Le gouvernement est donc appelé à mettre en place des mécanismes efficaces pour prévenir cette situation. Entre-temps, après l’assemblée nationale, le sénat se penche à partir de ce mardi à l’examen du projet de loi portant reddition des comptes pour l’exercice 2023 et celui de finances rectificative de l’exercice 2024, en attendant de s’occuper du projet de loi des finances 2025.
Bruno Nsaka