JUSTICIA Asbl, une organisation de promotion et de protection des droits de l’homme du droit humanitaire et de développement durable, basée en République démocratique du Congo, suit de près l’évolution de la situation des entreprises publiques de l’Etat transformées en sociétés commerciales, notamment de la Générale des Carrières et des Mines (GECAMINES).
Après avoir fait un diagnostic sans complaisant de problèmes qui gangrènent cette entreprise du portefeuille de l’Etat, JUSTICIA Asbl estime que le cycle minier a fait l’objet de beaucoup de soubresauts parce que « de l’exploitation de nos mines en passant par la découverte des gisements jusqu’à à leur fermeture ne prends pas en compte le cycle de vie d’une mine. L’intelligentsia des techniciens GECAMINES en la matière n’a pas su définir un plan d’action fiable et a mis en déroute tout espoir de relance ».
Pour cette organisation, « Philosophiquement parlant, on ne peut plus parler d’une relance de l’activité minière de l’entreprise étant donné qu’à l’heure actuelle, la GECAMINES ne dispose ni des réserves minières pour permettre une exploitation, ni d’un outil de production adéquat. Ces deux éléments à eux seuls représentent la condition sine qua non pour parler d’une exploitation minière. La GECAMINES ayant une notoriété dans la contrée du grand Katanga, a sa part dans le soutien social et financier au gouvernement par la vision prônée par le chef de l’Etat. Parler de sa chute serait une grande perte pour la nation. Alors, la mission que doit s’assigner le nouveau comité de gestion doit aller au-delà du défi majeur de relance mais de la refonte totale de la GECAMINES. Il s’agit ici d’un défi jamais entrepris jusque-là à cause du manque de confiance des bailleurs de fonds intérieures et extérieures, de la mégestion, du manque de transparence qui sont imputables à la GECAMINES depuis sa chute ».
Dans un communiqué de presse parvenu ce lundi 26 août 2024 à DESKECO.COM, JUSTICIA Asbl propose ici quelques pistes à considérer, selon le degré d’implication :« -La révision statutaire et légale s’impose pour subir un lifting des sociétés commerciales dont l’unique actionnaire reste l’Etat Congolais. A ce sujet, nous pouvons remarquer que la plupart de sociétés commerciales après plus d’une quinzaine d’années ne sont toujours pas en mesure de réaliser des chiffres corrects malgré les accords de performances signés avec le gouvernement. Et dans le cas de la GECAMINES, il serait impératif de redorer l’image de l’entreprise et s’ouvrir aux investisseurs étrangers qui pourront s’impliquer directement dans l’activité ; -La possibilité pour l’Etat congolais de se désengager d’une manière effective des entreprises du portefeuille. Cette clause dépendra de la portée des négociations entre le Comité de gestion et l’Exécutif national pour convaincre les législateurs d’une telle décision et donner l’opportunité aux entreprises de l’Etat d’avoir des capitaux frais national ou international. En effet, cette action va occasionner un regain de confiance pour tout bailleur de fonds intéressé à investir dans l’entreprise ; -La levée des fonds d’investissement peut être canalisée sous l’initiative du gouvernement centrale à travers la soumission aux bons du Trésor à court, moyen et long terme et par le même fait avoir une transparence et suivi de l’utilisation de ces fonds ; -La capacité à convaincre du nouveau Comité de gestion de se rapprocher des banques tant à l’intérieur tout comme à l’extérieur du pays pour des investissements fiables.
Concernant la stratégie de refonte de l’entreprise, nous proposons :-Une vision simultanée de gestion de l’Existant et l’implantation d’une nouvelle activité qui naitra depuis son implantation jusqu’à l’exploitation. Cette gestion de l’Existant continue à bénéficier des faibles approvisionnements en minerais de faibles teneurs aux partenaires pour effectuer des traitements à façons dont les revenus en fonds propres sont maigres du fait de partage de bénéfices. En plus des revenus générés auprès des partenariats en joint-ventures et autres activités connexes ; -La nouvelle activité d’exploitation devra, à l’exemple de tous ces miniers qui s’installent dans ce pays, s’inspirer de leur mode d’évolution pour une mise en place d’une activité qui n’aura aucune friction émanant de quelque part que ce soit. Cette mise en place du projet doit être totalement indépendante et ne doit souffrir d’aucune interruption quelconque. Cela pourrait être négocié sous le modèle clé sous porte et permettre le transfert progressif de compétence à chaque étape et permettre à la GECAMINES d’en prendre les commandes aussitôt fini et prêt à l’exploitation ; -Une relocalisation des activités d’exploitation dans des aires géographiques plus favorables s’impose également pour permettre une meilleure approche d’introduction ; -Faire appel à une expertise internationale pour la redéfinition et la mise en place de ce projet ; -Proposer la mise en place d’une commission pour la fermeture totale de l’existant et démantèlement progressif et réorganisation des infrastructures appartenant à la GECAMINES.
Bienvenu Ipan