Désengagement de la Monusco au Sud-Kivu : nécessité de mobiliser pas moins de 57 millions USD pour couvrir l’année de transition juillet 2024-juillet 2025 (VPM du Plan)

Les casques bleus en opération en RDC
Les casques bleus en opération en RDC. Photo d'illustration
PAR Deskeco - 14 aoû 2024 14:17, Dans Actualités

Le vice-Premier ministre en charge du Plan, Guylain Nyembo a lancé, le mardi 13 août 2024 à Kinshasa, l’atelier d’alignement des partenaires techniques et financiers à la feuille de route relative au désengagement de la Mission de stabilisation des Nations Unies pour la République démocratique du Congo (Monusco) de la province du Sud-Kivu.

« Je suis honoré de présider, ce jour, aux côtés du coordonnateur résident du système des Nations Unies, le lancement de l’atelier d’alignement des Partenaires techniques et financiers à la feuille de route relative au désengagement de la Mission de Stabilisation des Nations Unies pour la République démocratique du Congo (Monusco) de la province du Sud-Kivu », a déclaré le VPM Guylain Nyembo.

Tout en soulignant la qualité du travail abattu, fruit d’une planification aboutie et d’une coordination à la fois stratégique et politique menée à différents échelons, Guylain Nyembo a fait savoir que le rapport indique l’impérieuse nécessité pour le gouvernement ainsi que les Nations Unies d’adresser les questions relatives à l’allocation des ressources humaines et financières. Il a signalé que pas moins de 57. 604. 920 dollars américains doivent être mobilisés pour couvrir cette année de transition allant de juillet 2024 à juillet 2025.

A cette occasion, le vice-Premier ministre du Plan a réitéré la volonté manifeste du gouvernement concernant le financement des actions prioritaires identifiées à travers les quatre axes, à savoir, premièrement le renforcement de la sécurité et protection des civils qui s’élève à 29.281.228 USD, soit 50,83% du budget attendu ; deuxièmement le renforcement de l’État de droit pour  17.245.136 USD, soit 29,93% du budget attendus ; troisièmement le  PDDRC-S : 885.740 USD, soit 1.53% du budget attendus ; et enfin l’axe 4 relatif à la logistique et opérations : 10.182.816 USD, soit 17,67% du total du budget attendus.

« Le désengagement de la Mission de la paix des Nations Unies intervient dans un contexte de guerre avec comme conséquence sur les finances publiques, un effet d’éviction des ressources publiques au profit des dépenses sécuritaires depuis plus de 2 ans maintenant », a indiqué Guy Nyembo.

Dans ces conditions de resserrement budgétaire, le gouvernement a annoncé son engagement de mobiliser un peu plus de 50% du budget total attendu, soit un montant supérieur à 30 000 000 dollars américains dont la répartition sera à considérer dans le cadre des travaux du secrétariat technique.

Tenant compte du contexte annoncé ci-dessus, cet effort du gouvernement constitue en réalité un plaidoyer auprès des partenaires.

« La consolidation du transfert de responsabilités au niveau du gouvernement et la poursuite d’une planification conjointe des prochaines étapes ne sauraient être efficaces qu’à la seule condition de la mobilisation effective de ces ressources requises soit les 57.604.920 USD », a précisé M. Guylain Nyembo.

Lancement de la feuille de route pour la transition au Sud-Kivu

Pour sa part, Bruno Lemarquis, coordinateur résident des Nations Unies a fait savoir que cet atelier est l’occasion de lancer officiellement la feuille de route pour la transition au Sud-Kivu et de « mettre l’Etat au centre », l’Etat qui assume ses responsabilités, notamment en matière de sécurité et de protection des civils. Il a rappelé que le Conseil de sécurité, dans sa résolution 2746 adoptée à l’unanimité le 6 août dernier, et consacrée essentiellement à l’appui de la Monusco à la SAMIRDC, exhorte la Monusco à consolider le transfert des responsabilités au gouvernement de la RDC au Sud-Kivu et de continuer à planifier conjointement les prochaines étapes du retrait progressif, responsable et durable de la mission, en s’appuyant sur les enseignements tirés du retrait du Sud-Kivu, notamment à travers une réforme accélérée du secteur de la sécurité dans le cadre d’une forte appropriation nationale.

Selon Bruno Lemarquis, l’un des objectifs les plus importants de l’atelier sera de clarifier la coordination des interventions en appui à la feuille de route. Il s’agira de déterminer comment les gouvernements central et provincial, les Nations Unies, les partenaires techniques et financiers, la société civile, les ONG nationales et internationales travailleront ensemble à la mise en œuvre de la feuille de route de manière coordonnée, avec une recherche d’impact en terme de stabilisation, de paix et de sécurité, fondements du développement de la province.  

Cependant, il a souligné que cet atelier sera également l’occasion de confirmer les sources de financement de la feuille de route y compris la contribution du gouvernement congolais, et d’identifier les « lacunes ».  

L’atelier permettra aussi aux partenaires bilatéraux et multilatéraux d’identifier et de mobiliser les ressources nécessaires pour accompagner la transition au Sud-Kivu.

Ainsi, à l’issue de l’atelier, le gouvernement, les Nations Unies et les partenaires devraient avoir une vision claire des financements disponibles, des lacunes et des priorités pour la mise en œuvre de la feuille de route.

Enfin, l’atelier d’alignement offre une opportunité importante de placer les efforts de transition dans une perspective plus structurée et plus globale.

Selon Bruno Lemarquis, la RDC a adopté, depuis juillet 2022, une politique nationale de l’aide dont le gouvernement travaille actuellement à mettre en place par un mécanisme institutionnel dénommé « Cadre de Coordination et d’Orientation de l’Aide au Développement, (CCOAD) » présidé par la Première-ministre, qui aura également une déclinaison au niveau des provinces.

Selon le coordonnateur résident du système de l’ONU, la présence de tous, tant à Bukavu pour ces deux jours, qu’à Kinshasa pour cette cérémonie de lancement, illustre également la nature inclusive et participative du processus de transition, sous le leadership des autorités congolaises.

M. Bruno Lemarquis a souligné que cet atelier a été très attendu. Car, il a été annoncé au plus haut niveau lors de la validation de la feuille de route pour la transition au Sud-Kivu par la Représentante spéciale du secrétaire général et cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita, et Mme la ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, Mme Thérèse Kayikwamba Wagner, le 22 juin dernier.

Bienvenu Ipan

 

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