Affaire IGF vs Cour des comptes : l'ODEP et la LICOCO invitent les deux parties à "une collaboration pour faire avancer la lutte contre la corruption en RDC "

Justice.
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PAR Deskeco - 17 juil 2024 10:03, Dans Actualités

Dans un communiqué conjointement signé et rendu public le mardi 16 juillet 2024, l'Observatoire de la Dépense publique (ODEP) et la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO)  disent avoir lu avec stupéfaction le communiqué du 15 juillet 2024 du Parquet général près la Cour des comptes sur ce qu’il qualifie de mise en cause de l’inspecteur général des finances (IGF) chef des services, Jules Alingete et de certains inspecteurs des Finances ainsi que du Directeur général de la GECAMINES.

 Dans le même document, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) et la Ligue congolaise de lutte contre la corruption (LICOCO) déplorent le fait que "le Parquet général près la Cour des comptes qui devrait travailler en synergie avec l’IGF pour répondre aux attentes du chef de l’Etat sur la lutte contre la corruption s’illustre par des attitudes contre productives". Pour ces deux organisations de la société civile, "l’analyse de ce dossier relatif à la formation que les inspecteurs des finances dispensent aux agents de la GECAMINES ne pose aucun problème". C'est pour cette raison que l'ODEP et la LICOCO invitent le Parquet général près la Cour des comptes à "éviter des tels agissements qui sont de nature à jeter un discrédit sur cette institution importante du pays".

Comme recommandations, elles invitent le PG près la Cour des comptes et l’IGF à "une collaboration pour faire avancer la lutte contre la corruption en RDC; elles demandent au PG près la Cour des comptes de "s’abstenir de poser des actes de nature à fragiliser la lutte contre la corruption; de cesser de jeter un discrédit sur la Cour des comptes et de s’abstenir de s’attaquer médiatiquement à l’IGF; ces deux structures demandent au chef de l’Etat de "se saisir de cas pour rappeler à l’ordre les uns et les autres dans l’intérêt de notre pays".

Rappel des faits

La GECAMINES a demandé une formation de 105 de ses agents auditeurs et experts en passation des marchés publics à l’IGF et s’est engagée à payer les inspecteurs des finances formateurs, 150.000 USD pour 3 mois de formation. Jules Alingete a autorisé ses inspecteurs à aller assurer cette formation et à la GECAMINES de les payer.

De son côté, le PG près la Cour des comptes estime que les inspecteurs ne pouvaient pas être payés par la GECAMINES. Il devait assurer cette formation de 3 mois aux frais de l’IGF. Ce que l’IGF n’attend pas de cette oreille. Ensuite, le PG près la Cour des comptes invite l’IGF Alingete à échanger avec lui sur cette question. L’IGF lui répond en lui demandant de donner les dispositions légales qui l’autorisent à inviter l’IGF pour échanger sur le travail de l’IGF car la loi organique de la Cour des comptes n’habilite que le premier président de la Cour des comptes à diligenter une enquête, une investigation ou une mission. Lorsque dans la mission, enquête ou investigation, il y a une faute de gestion, le premier président de la Cour des comptes fait un rapport écrit au PG près la Cour des comptes pour organiser les auditions des incriminés.

En plus, les inspecteurs des finances ne peuvent pas être entendus sur les faits découlant de leur travail que sur autorisation expresse du chef de l’Etat (Loi portant statut judiciaire des inspecteurs des finances). A la question de l’IGF au PG près la Cour des comptes de donner les dispositions légales de son invitation, le PG dit que les dispositions légales n’existent pas mais il a toujours agi ainsi. Voilà comment l’IGF va décliner cette invitation par une lettre officielle. Devant la réaction de l’IGF, le PG près la Cour des comptes fait un communiqué illégal pour faire sensation sachant bien que l’IGF n’y répondra jamais.

Tout le monde doit savoir que restaurer la fonction contrôle au sein de l’Etat congolais est un énorme défi que toute notre communauté nationale doit lever en lieu et place de créer des associations des malfaiteurs à proximité des hauts responsables du pays pour déstabiliser, discréditer, diaboliser et fragiliser la fonction contrôle au sein de l’Etat.

Bienvenu Ipan

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