RDC : la Gouverneure de la Banque centrale Malangu Kabedi scrute une lueur d’espoir pour les perspectives économiques en 2024

La Gouverneure de la Banque Centrale du Congo,  Mme Malangu Kabedi Mbuyi
La Gouverneure de la Banque Centrale du Congo, Mme Malangu Kabedi Mbuyi
PAR Deskeco - 04 mar 2024 09:52, Dans Finances

Au cours d’une cérémonie d’échange de vœux entre la Banque centrale du Congo (BCC) et l’Association des banques au Congo (ACB), la Gouverneure de l’Institut d’émission, Mme Malangu Kabedi Mbuyi, a échangé avec les acteurs du secteurs financiers congolais pour non seulement évaluer ce qu’a été l’année 2023 écoulée mais aussi les perspectives pour cette année 2024. Scrutant les événements économiques pour l’année 2024, la patronne de la BCC voit une lueur d’espoir et fonde l’espoir sur la baisse des tensions tant au niveau international que national en RDC.

La Banque centrale du Congo (BCC) et l’Association des banques du Congo (ACB) ont eu une séance de travail le vendredi 1er mars 2024, au siège de l’Institut d’émission, à l’occasion de la traditionnelle cérémonie d’échange de vœux entre l’Autorité de régulation du secteur financier en RDC et les acteurs des banques et institutions financières du pays.

A cette occasion, la Gouverneure de la Banque centrale, analysant l’économie et les indicateurs macroéconomiques de la RDC a indiqué qu’elle voit une lueur d’espoir pour l’année 2024 alors que celle de 2023 a été pleine de défis en raison tant des effets de la guerre russo-ukrainienne que de la poursuite de la guerre dans la partie Est de la RDC.

« Nous voyons un certain nombre d’éléments qui peuvent nous donner bon espoir que l’année 2024  sera une année avec des résultats plus favorables que celle de 2023. Cela demande bien entendu que les points de tension qu’on voit à travers le monde ne s’aggravent pas. Au contraire, qu’on aille vers plus de paix parce que toutes ces actions ont des impacts sur les marchés internationaux et affectent l’économie congolaise. Et donc l’année 2024 est marquée par des défis mais ces défis, au niveau de la Banque centrale, nous les voyons comme des opportunités », a déclaré la Gouverneure de la BCC devant les dirigeants des banques et institutions financières regroupés au sein de l’ACB.

Pour l’Institut d’émission, ces défis concernent le marché de change mais aussi le marché des biens et services. Sur ces deux indicateurs, elle a déploré la forte dépréciation du franc congolais et le taux élevé de l’inflation en 2023.

«  On a bien fini l’année 2022. L’année 2023 est venue avec beaucoup  de défis aussi bien au niveau de l’économie internationale qu’au niveau intérieur avec beaucoup de défis notamment la guerre dans l’est qui a des implications  sur l’économie, mais aussi des effets des catastrophes naturelles liées ou pas au changement climatique ».

Dès lors, la BCC, à en croire la Gouverneure, va œuvrer, au niveau financier, au renforcement des réformes sur l’inclusion financière. La stratégie nationale a été adoptée. Elle est en cours de vulgarisation. « Il est important que nous puissions tous conjuguer nos efforts pour renforcer l’inclusion financière », a-t-elle dit. Il en est de même du renforcement du système de paiement.

L’année 2024 est celle où la Banque centrale est engagée, accompagnée par certains partenaires au développement, à voir l’accomplissement des réformes puissent avant la fin de l’année. L’Institut d’émission compte œuvrer aussi pour le renforcement de la digitalisation, la numérisation du marché interbancaire. Les marchés qui se passent au niveau interbancaire ont besoin d’être dynamisées, selon la BCC. Il y a suffisamment d’acteurs sur le marché financier mais les activités restent encore timides, a déploré la Mme Malangu Kabedi.

En ce qui concerne l’action de la Banque centrale, elle a noté que l’Institut d’émission reste résolument engagé  sur les réformes qui permettront de réaliser des objectifs d’une inflation plus faible à la fin de l’année, d’un taux de change moins dépréciée. Bien entendu, l’action de la politique monétaire ne peut pas à elle seule porter le poids de la stabilité du cadre macroéconomique, a-t-elle reconnu.

« Nous continuons à être dans un dialogue constructif avec le Gouvernement, du point de vue de la conduite de la politique budgétaire, de manière à ce qu’ensemble, les actions qui sont  prises au niveau de ces deux entités soient harmonisées, renforcées de manière à ce que les résultats de 2024 soient plus favorables que ceux réalisés en 2023. Nous espérons aussi que les développements au niveau international seront favorables, iront dans le même sens. On voit que les actions menées par les banques centrales ont fini par donner une réduction de l’inflation. Nous espérons que cette baisse de tension internationale nous évitera à ce que nous puissions avoir une inflation importée qui viendrait éroder en quelque sorte nos actions intérieurs. Nous espérons aussi que nous allons rester dans la politique de mise en œuvre des actions soutenues par le FMI », a dit la Gouverneur de la BCC.

Terminant son allocution, elle a appelé les opérateurs du secteur bancaire, ensemble avec l’Institut d’émission, à accompagner efficacement l’économie congolaise, les invitant à apporter chacun des solutions aux problèmes identifiés. Pour autant, elle a promis d’être le portevoix des acteurs du secteur financier auprès des institutions de la République.

Les doléances de l’ACB

De son côté,  Guy Robert  Lukama, président de l’ACB a relevé que la cérémonie du jour répondait à une tradition qui permet de jeter un regard rétrospectif afin de dresser un bilan de l’année écoulée et projeter l’avenir. Selon lui, sa corporation a évolué en 2023 dans un cadre réglementaire caractérisé par  la poursuite des réformes engagées par son institution, en vue de renforcer la surveillance des risques sur le secteur financier. Cette surveillance, a-t-il dit, a pour objectif de prévenir les risques requis et de rendre le système financier plus résiliant et capable d’absorber tout choc susceptible d’entraver son développement.

Pour ce qui est des réformes engagées, il a cité, entre autres, le réajustement des instructions en matière de gouvernance et de contrôle interne au regard de la loi du 27 décembre 2023, la mise à jour des instructions en matière de lutte contre le blanchiment  des capitaux et financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive.

Par ailleurs, M. Lukama  a relevé que les bons résultats réalisés en 2023 ne doivent pas perdre de vue sur l’état fragile des banques au regard de nombreux défis auxquels elles sont confrontées. Il s’agit de principales préoccupations tant sur le plan macroéconomique que réglementaire, notamment l’insécurité liée à la guerre dans l’Est du pays qui perturbe l’activité économique et qui retarde le déploiement des activités dans les zones sous occupation, des tracasseries administratives, fiscales et douanières ainsi que l’insécurité judiciaire.

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Amédée Mwarabu

 

 

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