Kinshasa : à Tshangu, la DGRK a mobilisé les politiques, militaires et hommes d'affaires à s'acquitter davantage de leurs obligations fiscales

L'équipe de sensibilisation de la DGRK
L'équipe de sensibilisation de la DGRK
PAR Deskeco - 02 jan 2024 12:48, Dans Actualités

« Nous avons déjà remarqué que les personnalités politiques ne payent presque pas les impôts alors qu’elles en sont les grands bénéficiaires dans la redistribution des revenus au niveau national et provincial en termes de rémunération. S’ils remplissent leur devoir civique en payant l’impôt ça sera une manne pour la ville de Kinshasa », a déclaré John Mandjeku, directeur à la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK/Tshangu).

Au cours d'une matinée de sensibilisation au civisme fiscal organisée le samedi 30 décembre 2023 dans cette partie est de Kinshasa, le directeur John Mandjeku a ajouté : « Nous avons pris toutes les dispositions utiles pour pouvoir sensibiliser tout le monde à payer l’impôt foncier. Il y aura la sensibilisation par voie digitale. On enverra des messages téléphoniques à toutes ces personnalités. Qu’elles viennent s’acquitter de leurs obligations fiscales. Nous les respectons beaucoup. Qu’elles aident la ville en payant leurs impôts pour essayer d’arrondir les recettes de la ville ».

A en croire ce cadre à la DGRK, la particularité de ce nouvel exercice est qu’un accent particulier a été mis sur les personnalités politiques, militaires et d’affaires. «Cette dernière catégorie est déjà fiscalisée. Mais nous voulons qu’elle s’améliore d’avantage. Pour les ministres, les députés nationaux, provinciaux et sénateurs ainsi que les bourgmestres de Kinshasa, la DGRK a un répertoire assez étoffé à ce sujet », a-t-il fait savoir.

« Au niveau de la DGRK, nous avons un répertoire des assujettis. C’est la liste de tous les redevables par nature d’impôts. Il n’est pas statique mais dynamique. Il est régulièrement mis à jour. Mais ce qui est vrai aussi est que par rapport au potentiel fiscal de la ville de Kinshasa, le répertoire dont dispose la DGR, il y a un écart », a poursuivi le directeur Mandjeku.

Selon lui, ce répertoire n’est pas à la hauteur du potentiel de la ville de Kinshasa. Mais les efforts sont fournis pour que la régie financière de Kinshasa puisse disposer d’un répertoire fournis. « Les statistiques enregistrées dans la loi de finances passée indiquent que nous étions déjà à 64 000 redevables en termes d’impôts fonciers. Ce qui n’est pas très représentatif. Mais il faut noter qu’il y a quand des efforts d’accroissement depuis l’année passée », a-t-il déclaré.

Il a également précisé que la Direction générale des recettes de Kinshasa, (DGRK) dispose d’un service de recherche et recoupement qui est chargé d’identifier les assujettis qui ne sont pas dans le répertoire avant de pouvoir les aligner. Il fonctionne normalement pour que progressivement la régie puisse augmenter le nombre de ses assujettis.

L’échéance de l’impôt foncier fixée au 1er février 2024

Prenant la parole au cours de la même matinée de sensibilisation, Marcel Bibanzila, directeur des impôts à la DGRK a affirmé que la date du 1er janvier est celle prévue par la loi pour commencer à déclarer et payer ses impôts à la Direction générale des recettes de Kinshasa. Il s’agit d’une période de 30 jours qui commence et qui se terminera le premier jour du mois de février. Ce n’est qu’après cette échéance que la DGRK va passer à l’étape du recouvrement forcé pour toutes les personnes qui n’auront pas payé leurs impôts.

« Nous invitons les Kinois à venir déclarer leurs impôts dans leurs ressorts respectifs au regard de la configuration administrative de la ville de Kinshasa. Les uns le feront en ligne, les autres sur support papier. Que la population s’acquitte de cette obligation fiscale pour que nous puissions développer la ville de Kinshasa ensemble », a-t-il martelé.

Répondant à la question sur l’incivisme fiscal, M. Mandjeku a indiqué que l’administration fiscale de Kinshasa est consciente de ce problème. « Nous savons que la population n’a pas vraiment la culture fiscale. Mais nous ne cesserons pas de l’exhorter au civisme fiscal. On ne peut pas développer notre capitale sans la participation des Kinois. C’est avec l’argent de la population que la ville va se développer. Voilà pourquoi nous lui demandons de payer l’impôt foncier ».

L’impôt foncier fait partie des actes générateurs des recettes dont dispose la ville de Kinshasa conformément à la loi sur la libre administration des entités décentralisées de la République démocratique du Congo. C’est une obligation fiscale qui s’impose à tous à l’exception des veuves, les associations sans but lucratif comme les églises, les représentations diplomatiques à condition d’une réciprocité entre l’ambassade de la RDC avec le pays dont il s’agit.

Bienvenu Ipan

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