Lors de la clôture solennelle de la session d'octobre, le 1ᵉʳ décembre 2023, le Président du Conseil économique et social (CES), Jean-Pierre Kiwakana, avait eu des mots justes pour interpeller, trois semaines avant, la classe politique congolaise en général et les candidats, tant à la présidentielle qu'aux législatives, quant à la mesure à prendre face aux scrutins du 20 décembre 2023.
« L’après-élection doit être un moment de réconciliation et d’union, propice à relever les défis qui se présentent devant nous. Tous les candidats, sans exception, doivent le comprendre et œuvrer à préserver les lendemains. La nature des difficultés est telle que notre pays aura besoin de tous ses enfants travaillant de concert pour garantir le retour de la paix, de la concorde et de la prospérité", déclarait Jean-PierreKiwakana devant les Conseillers de la République, en prélude des scrutins du 20 décembre.
Au vu des agitations constatées ces derniers jours, à la suite des élections du 20 décembre, le président du CES avait raison de souligner l’importance des élections apaisées et transparentes pour garantir un avenir prospère à l’ensemble du peuple congolais.
Pour lui, « la tenue d’élections apaisées est un élément essentiel à la stabilité politique, rassurant les investisseurs qui, percevant un environnement politique stable, sont plus enclins à investir dans le pays. En stimulant la croissance économique, en créant des emplois et en favorisant le développement des infrastructures, on crée un cercle vertueux propice au développement du pays. En renforçant ainsi la confiance des acteurs économiques, locaux et internationaux, s’installe une atmosphère de calme et de respect de l’ordre démocratique permettant aux entreprises une planification à long terme, des investissements dans l’expansion et l’innovation, indispensables à la dynamisation de l’économie".
Enfin, concluait le président Kiwakana, "des élections de qualité sont de nature à renforcer l’autorité de l’État et, par conséquent, l’État de droit. Les retombées positives seront une meilleure gouvernance, avec pour corollaire le renforcement de la lutte contre la corruption, une protection accrue des droits des citoyens et de la propriété privée. Tous, facteurs essentiels pour encourager les investissements et favoriser le développement économique durable".
En bon père de famille, M. Kiwakana conseillait déjà ce qui suit : « Tout candidat, à quelque niveau que ce soit, devrait garder à l’esprit que le désordre créé aujourd’hui, devra être géré demain, possiblement par eux si le destin les favorise. Personne n’aura de baguette magique pour faire disparaître les frustrations, les haines et les divisions artificiellement générées par des politiciens en mal d’idées novatrices et de positionnement. Ne nourrissons pas nous-mêmes les fléaux susceptibles de nous emporter par la suite. L’intolérance, l’exclusion, le tribalisme, la xénophobie, la corruption et le culte de la violence sont autant de démons à combattre farouchement et sans relâche. Pour nous tous, il est de notre devoir, en tant que conseillers de la République, de prendre nos responsabilités et de faire entendre nos voix à travers les différents réseaux d’influence et de prêcher la bonne parole démocratique. À travers le gouvernement de la République, notre pays a consenti à de lourds sacrifices financiers afin de garantir la tenue d’élections dans les délais constitutionnels. C’est un investissement que tout congolais accepte de faire dans son avenir. Comme tout investissement, il est crucial qu’il soit géré en bon père de famille".
Le président du CES poursuivait : "aux candidats de se montrer dignes, à la population de veiller à un choix judicieux pour la gestion de ses intérêts, aux militants de jouer pleinement le jeu démocratique dans la discipline. Depuis le dernier cycle électoral, notre pays est passé par bien des épreuves et a réussi à relever bien des défis. Comme j’ai eu à le dire précédemment lors d’une de mes adresses, rien ne nous aura était épargné. Covid, guerre, catastrophes naturelles, trahison, félonie de certains pays voisins ont mis à rude épreuve notre capacité de résilience. Dans un environnement international extrêmement instable, nous devons nous préparer à faire face à tout scénario et à tirer les leçons des erreurs du passé afin de corriger de manière efficace ce qui doit l’être. Nous ne pourrons, dans le contexte qui prévaut, nous permettre de perdre temps, énergie et ressources dans d’interminables querelles, contestations ou troubles susceptibles de déstabiliser durablement le pays".
DESKECO