La RDC est loin d'atteindre le principe de l'universalité de l'Internet. C'est ce que révèle le rapport d’à peu près 160 pages d’une étude financée par l'Unesco et menée récemment sous la conduite d'un consultant de la Chaire Unesco de Paris, le professeur Alain Kayindu. L’étude dont les résultats ont été présentés le mercredi 27 septembre 2023 à Kinshasa, a identifié des lacunes dans les domaines notamment de la protection des droits des utilisateurs, l'ouverture, l'accessibilité, et la participation multipartite.
Pour palier ce déficit communicationnel, des experts ont formulé plusieurs recommandations, entre autres, celles de mieux sécuriser les infrastructures utiles et essentielles du secteur public et privé ; renforcer les capacités des journalistes sur les questions éthiques et déontologiques ; mettre en place une stratégie nationale sur l’intelligence artificielle.
Dans le même ordre d’idées, le ministre du Numérique, le professeur docteur Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, a, dans ses projections, recommandé plutôt un plan d'action pour que le pays atteigne un taux de 50% d'ici 2025.
Le ministre du Numérique a rassuré que la RDC va capitaliser les recherches menées par ce groupe d'experts et le consultant. Le ministre Eberande a, pour sa part, formulé le voeu « que pour les années à venir, d'autres études soient menées en vue d'appuyer et d'enrichir les différentes réformes qui s'opèrent dans le secteur numérique et que le projet identifié soit financé par nos partenaires au développement afin de rendre l'internet accessible et inclusif à l'ensemble de la population congolaise et qu'il devienne ainsi véritablement un vecteur de croissance économique ».
De son côté, le représentant de l'Unesco en RDC, docteur Asaias Barreto da Rosa, a indiqué que le rapport de l'étude présenté à ce jour est le résultat de recherches, d'analyses et des consultations dont les conclusions constitueront « un outil crucial pour les décideurs politiques, les organisations de la Société civile et les autres parties prenantes. Ils aideront dans la formulation des politiques et des stratégies visant à réduire la fracture numérique, accroître l'accessibilité, promouvoir la liberté d'expression et à protéger les droits en ligne de tous les citoyens congolais ».
Pour le représentant de l’Unesco, ce rapport aura comme avantages d’« encourager la collaboration multipartite à divers acteurs pour leur permettre de travailler ensemble vers une vision commune, d’un intérêt inclusif, ouvert et fondé sur le droit en RDC. Il facilitera également le dialogue et la coopération entre les organismes gouvernementaux, les entités du secteur privé, les organisations de la Société civile, la communauté technique et le monde universitaire ».
Bienvenu Ipan