Le général Constant Ndima congba a, dans une lettre adressée aux responsables notamment de l’Agence nationale de renseignements (ANR), la Direction générale de migration (DGM), la Direction générale des douanes et accises (DGDA), l’Office congolais de contrôle (OCC), annoncé la reprise de leurs fonctions au poste frontalier de Bunagana en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu).
Selon nos sources, Cette annonce est la résultante d'une assurance de l’EAC dont une équipe chargée de l'évaluation a effectué une descente à Bunagana depuis le mercredi dernier.
Le gouverneur militaire attend l'accomplissement des préalables révélé par l'EAC pour envoyer sous escorte ces agents administratifs de l'Etat à Bunagana.
« J’ai l’honneur de vous informer, par la présente, de la reprise de vos activités dans les prochains jours, aussitôt que les préalables relevés par la Force Régionale auront été accomplis. C’est pourquoi, je vous demande de prendre, chacun en ce qui le concerne, toutes les dispositions nécessaires en vue d’une descente effective de vos équipes à la frontière de Bunagana, sous escorte de la Force régionale de l’EAC, pour faire un état des lieux de vos services respectifs à transmettre à votre hiérarchie", peut-on lire dans cette correspondance.
La rébellion du M23 n’est pas prête à laisser la cité de Bunangana sous contrôle du régime de Félix Tshisekedi. Les rebelles n’excluent pas l’idée d’un dialogue avec Kinshasa avant toute forme de décision.
« La direction du Mouvement du 23 mars considère comme un acte de provocation toute présence des agents du régime de Kinshasa sur l’étendue de notre territoire et sera sévèrement réprimée conformément aux instructions claires et fermes qu’elle a données à nos services de défense et de sécurité. Le M23 veut directement discuter avec Kinshasa » peut-on lire dans le communiqué officiel de la rébellion.
La société civile du Nord-Kivu avance que le gouvernement congolais devrait gérer la question sécuritaire avec beaucoup plus de précisions.
"Trop c'est trop. La question sécuritaire doit être gerée avec rigueur. Il est plus qu'urgent, nous invitons le Président de la République, Chef de l'État et commandant Suprême de l'armée à mettre un terme à la sous traitance de notre sécurité en récupérant les villages occupés illégalement par les agresseurs de la RD Congo. La lettre du Gouverneur militaire sur la reprise imminente des activités à Bunagana par les services étatiques serait une bonne nouvelle pour la population et les victimes de guerre en particulier. Fort malheureusement, la réaction farouche du M23 nous met sur le qui-vive et nous pousse à poser la question de savoir si la force régionale de l'AEC n'aurait-elle pas piégée le Gouverneur militaire du Nord-Kivu pour qu'il annonce le retour des services étatiques à Bunagana pour y assurer l'autorité de l'État sans avoir des garanties sécuritaires ?", avance Vicar Hangi, membre de la société civile.
La cité frontalière de Bunagana est occupée par les rebelles du M23 depuis maintenant une année. Les échanges commerciaux avaient repris entre la RDC et l’Ouganda au poste frontalier de Bunagana (Nord-Kivu) en avril dernier mais toujours sous la supervision des agents de service nommés par la rébellion du M23, qui y a installé une administration parallèle.
Yvonne Kapinga, à Goma