C’est ce 3 juillet 2023 que la Banque centrale du Congo (BCC) a rendu public son rapport annuel 2021 que la Gouverneure, Mme Malangu Kabedi Mbuyi, a transmis officiellement au président de la République, Félix Tshisekedi, conformément à l’Ordonnance-Loi qui porte sur le fonctionnement et l’organisation de l’Institut d’émission.
Ce Rapport comprend, outre l’introduction sur l’environnement tant national qu’international, trois grandes parties. La première partie pose le diagnostic de l’économie nationale et présente les perspectives pour la période 2022-2023. La deuxième partie passe en revue les politiques conjoncturelles et structurelles mises en œuvre en 2021. La troisième partie est consacrée à la situation administrative et aux activités de la Banque Centrale du Congo en tant qu'entreprise.
Le diagnostic au plan international met en exergue le redressement de l’économie mondiale en 2021 après la récession quasi généralisée en 2020, résultante des conséquences de la pandémie de Covid-19. Ce redressement procède principalement de la réouverture des économies, dans un contexte d'accélération de la campagne de vaccination contre le Covid-19 et de poursuite des mesures de soutien monétaire et budgétaire prises en urgence par les gouvernements.
Au niveau du secteur réel, la phase d'expansion économique de la RDC s'est consolidée avec une croissance de l'activité de 6,2 % contre 1,7 % en 2020. Cette évolution tient essentiellement du dynamisme des activités primaires, notamment la branche « Extraction ». Elle fait suite à la hausse de la demande des produits miniers impliquant l’accroissement de certains cours des matières premières sur le marché mondial.
Sur le marché des biens et services, le taux d’inflation a été de 5,3 % en 2021 contre 15,8 % en 2020 ; reflétant la bonne coordination des actions au niveau des politiques budgétaire et monétaire. L'analyse de la situation intégrée des opérations financières des administrations publiques établit le niveau des recettes à 13.877,5 milliards de CDF, soit 12,6 % du PIB en 2021 contre 9,4 % une année auparavant. La pression fiscale est ressortie à 8,5 % contre 6,2 % une année plus tôt, dénotant les efforts continus de renforcement des capacités financières de l’Etat.
Quant à l'activité du secteur extérieur, elle a été caractérisée en 2021 par l'accroissement des échanges avec le reste du monde, suite principalement à la reprise de l’économie mondiale. Cet accroissement a induit un excédent de la balance des biens correspondant à 7,0 % du PIB contre 3,9 % en 2020 ; ce qui a permis d’améliorer l’offre des devises sur le marché des changes. Il s’en est suivi le ralentissement notable de la dépréciation de la monnaie nationale de 1,4 % à l’indicatif et de 1,2 % au parallèle contre respectivement 15,2 % et 14,6 % à la période correspondante de 2020.
Pour ce qui est du secteur monétaire, la BCC a mené une politique monétaire plutôt expansive et prudente, marquée par des baisses successives des taux d’intérêts nominaux et réels. Cette stratégie visait à accompagner les banques commerciales dans le financement de l’économie nationale, dans un contexte marqué par la reprise de la demande mondiale, la forte mobilisation des ressources publiques, la hausse des réserves internationales et la baisse progressive des tensions inflationnistes au niveau national.
En conséquence, les objectifs de la politique monétaire ont été en dépassement de leurs cibles à l’exception de l’objectif final. En effet, le taux d’inflation s’est situé à 5,3 % contre un objectif de moyen terme de 7,0 %. Par contre, la base monétaire au sens strict et la masse monétaire hors provisions et dépôts en devises se sont accrues de 48,1 % 71,9 % contre des croissances programmées de 28,5 % et de 44,0 % respectivement.
Quant aux activités de la Banque Centrale, l’analyse sommaire des comptes annuels de l’exercice 2021 montre que le total bilantaire s’est établi à 12.731.129 millions de CDF contre 6.852.357 millions de CDF à fin décembre 2020, à la suite des variations enregistrées tant au niveau de l’actif que du passif. Quant au résultat d’exploitation de la Banque, il accuse un déficit de 1.981 millions de CDF, en baisse par rapport à celui de 9.943 millions enregistré en 2020.
Enfin, conformément aux exigences et pratiques en la matière, les états financiers de l’Institut d’émission ont été audités et certifiés par le cabinet d’audit de renommée internationale, « Deloitte Sprl ».
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