En ne considérant que la dette publique courante (hormis les arriérés techniques), le portefeuille de la dette publique congolaise est libellé en grande partie en devises étrangères, soit 98,80%, et fait courir au Gouvernement un risque majeur de change, note le récent Bulletin statistique de la Direction générale de la dette publique (DGDP).
« La volatilité du taux de change, même de faible amplitude, aura des implications budgétaires évidentes. Le dollar américain et l’euro sont les principales monnaies de paiement du service de la dette publique de la RD Congo. Après ventilation des DTS (Droits de tirage spéciaux) dans les cinq monnaies qui composent actuellement ce panier, à savoir le dollar américain, l’euro, le yuan renminbi, le yen japonais et la livre sterling, la composition du portefeuille de la dette publique de la RD Congo est largement dominée par le dollar américain avec 57,94%, suivie de l’euro et du yuan renminbi avec respectivement 19,94 et 10,47% du portefeuille. Si l’on considère que le Rial saoudien et le Dinar koweïtien sont étroitement liés au dollar américain, la proportion du dollar américain peut passer à 59,82%", dit la DGDP dans son rapport.
Tout aussi, le portefeuille comporte un risque majeur de refinancement tiré par la dette intérieure dont la majeure partie des instruments émis en 2022 échoit en 2023.
Le portefeuille de la dette de la RDC est également vulnérable au risque de taux de change dû à la prédominance de la dette extérieure en monnaies exotiques et des arriérés budgétaires libellés en dollar qui occupe 97,66 %, et le 2,34% de la dette intérieure représentant les titres publics est indexé au dollar.
Au regard de ce résultat, pour la DGDP, « il est impérieux de mettre en place une stratégie de la dette à moyen terme (SDMT) qui permettrait d’atténuer les vulnérabilités observées dans le portefeuille ».
Cependant, la dette congolaise ne court pas de risque en ce qui concerne le taux d’intérêt. Et pour cause, la totalité des emprunts est contractée à des taux fixes, soit 100,00% du total. Le Ratio Taux fixe/Taux flottant est renchéri par le bon comportement des autres indicateurs, notamment : le temps moyen de révision du taux d’intérêt (soit 13 à 20 ans) et la part de la dette à réviser dans une année (soit 4,09%).
Avec un taux d’intérêt moyen pondéré de 1,00%, le portefeuille de la dette publique de la RDC, dominé par les prêts concessionnels est moins coûteux. Par rapport aux risques, il ressort de l’analyse de ce portefeuille au 31/12/2022 que le pays est faiblement exposé au risque de taux d’intérêt, car disposant des prêts entièrement contractés à des taux fixes.
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