En séjour à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, François Hollande a été critique vis-à-vis des pays voisins qui entretiennent des groupes armés dans la partie Est de la RDC et les a invités à cesser cette entreprise.
“Je pense qu'il faut le dire à tous ceux qui sont autour de la RDC qui laissent passer les groupes [armés, Ndlr], sans parler de ceux qui les entretiennent, doivent arrêter”, a dit à la presse François Hollande avec à ses côtés le gynécologue congolais Denis Mukwege à l’occasion de l'inauguration du bâtiment de l'Institut Africain de chirurgie Minimale invasive de l'hôpital de Panzi.
L’Est de la RDC est infesté par plus d’une centaine de groupes armés locaux et étrangers dont les plus redoutables FDLR et ADF, respectivement d'origine rwandaise et ougandaise. Actuellement Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion du M23 qui occupe depuis une centaine de jours la cité de Bunagana (territoire de Rutshuru) et plusieurs localités.
En marge de la 77e réunion de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, le président français Emmanuel Macron a tenté de rapprocher les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame dans le cadre de la suite des processus de Nairobi et de Luanda censés obtenir le retrait du M23 du sol congolais.
Force de l’EAC
La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) à laquelle la RDC a récemment adhéré s'apprête à déployer à déployer une force régionale dans l’Est du pays en vue de lutter contre les groupes armés. François Hollande voudrait qu’elle soit une force d'action et non d'interposition et pour une courte durée.
“C'est toujours très difficile d'avoir des forces extérieures. On voit bien lorsque c'est une force. S'il doit y avoir une force, elle doit être forcément internationale avec les pays qui sont les plus concernés. L'expérience que j'ai dans d'autres coins du globe, cette force soit de courte durée, et avec un contact direct par rapport aux groupes qui terrorisent cette région. Ça ne peut pas être forcément une force d'interposition, ça doit être une force d'action”, a expliqué François Hollande.
Les troupes burundaises sont déjà arrivées au Sud-Kivu. Les premiers matériels du Kenya sont quant à eux arrivés au Nord-Kivu, d’après plusieurs sources sécuritaires.
Monusco
L’ancien président français n’a pas manqué de placer un mot sur la Monusco qui fait objet de nombreuses critiques en RDC. “S'il n'y avait pas la Monusco, ça serait pire mais la Monusco n'est pas la seule réponse”, estime François Hollande.
Des manifestations populaires ont eu lieu en juillet dernier contre la Monusco dans plusieurs villes de l’Est du pays. Plus de 30 personnes dont des casques bleus ont été tués, et des dizaines de morts à Goma, Uvira, Butembo et Beni.
Justin Mwamba