Suite au changement du code minier qui impose aux entreprises minières le rapatriement de 60% des revenus contre 40 % auparavant, le total des dépôts dans les banques commerciales en RDC est passé de 5,63 milliards USD en mars 2020 à 10,33 milliards USD en septembre 2021, renseigne un rapport du FMI qui a fait une étude sur le système financier congolais.
Selon les conclusions de cette étude menée en février 2022, le système financier en RDC est « relativement petit, largement dominé par les banques et très concentré ». Le total des actifs financiers s'élève à 24,7 % du PIB (2021) et les actifs des banques composent 97 pourcent du système financier, soutient les experts du FMI.
Pour autant, il y a trois types de banques en RDC : locales (4), panafricaines (9) et internationales (2). Deux banques détiennent 55% des actifs du système bancaire. Environ 90% des crédits sont localisés dans deux des 26 provinces à savoir Kinshasa et Haut-Katanga.
Le même document renseigne également que les excédents de fonds détenus par les banques résultent essentiellement des dépôts en monnaie étrangère qui ont doublé depuis le début de la pandémie en conséquence des obligations de rapatriement de devises plus élevées.
Autre caractéristique du système financier congolais relevé c’est que la plupart des clients des banques commerciales préfèrent épargner en devises. Ce qui maintient le degré extrêmement élevé de la dollarisation du système bancaire et sa surliquidité. En septembre 2021, les dépôts en devises dans les banques commerciales représentaient environ 85 % du total des dépôts.
Pour mener cette étude, le Département des marchés monétaires et de capitaux (MCM) du Fonds monétaire international (FMI) a effectué une mission (en mode virtuel) de Revue de la stabilité du secteur financier (RSSF) du 5 au 28 janvier 2022 en République démocratique du Congo.
Au terme de cette étude, la Mission a identifié cinq vulnérabilités macrofinancières : la faiblesse des fonds propres du système bancaire ; la difficulté à évaluer les prêts non-performants (PNP) suite aux mesures COVID-19 ; les risques liés à la dollarisation financière ; la rupture des relations de correspondants bancaires (RCB) du fait du “de-risking” ; la centralisation des liquidités des filiales banques en RDC chez les mères à l’étranger.
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