Le changement climatique à la base de l'accroissement de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté en Afrique en 2020 (Rapport)

Champ de maïs
Champ de maïs
PAR Deskeco - 21 oct 2021 08:26, Dans Actualités

L’augmentation des précipitations, la hausse des températures et l’accroissement des phénomènes météorologiques extrêmes ont contribué à aggraver l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les déplacements de populations en Afrique en 2020, ce qui n’a fait qu’accentuer la crise socio-économique et sanitaire déclenchée par la pandémie de Covid-19. C’est ce qu’indique un nouveau rapport multi-institutions coordonné par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Le rapport sur l’état du climat en Afrique 2020 donne un aperçu des tendances et des effets du changement climatique, notamment l’élévation du niveau de la mer et la fonte des glaciers emblématiques du continent, rapporte un.org. Il met en évidence la vulnérabilité disproportionnée de l’Afrique et montre comment les avantages potentiels des investissements dans l’adaptation au climat, les services météorologiques et climatologiques et les systèmes d’alerte précoce l’emportent largement sur les coûts.

« Au cours de l’année 2020, les indicateurs climatiques en Afrique ont été caractérisés par une augmentation continue des températures, une accélération de l’élévation du niveau de la mer, des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes, tels que les inondations, les glissements de terrain et les sécheresses, et les impacts dévastateurs associés », a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.

« La fonte rapide des derniers glaciers d’Afrique de l’Est, dont on s’attend à ce qu’elle soit totale dans un avenir proche, nous alerte d’un changement imminent et irréversible du système Terre », a-t-il ajouté. 

Selon lui, parallèlement aux mesures de relèvement adoptées face à la Covid-19, il reste urgent de renforcer la résilience climatique. Il est particulièrement nécessaire d’investir dans le développement des capacités et le transfert de technologies, ainsi que dans l’amélioration des systèmes d’alerte précoce nationaux, notamment les systèmes d’observation du temps, de l’eau et du climat, a-t-il expliqué.

Insécurité alimentaire et déplacements 

Les effets conjugués des conflits prolongés, de l’instabilité politique, de la variabilité climatique, des épidémies de ravageurs et des crises économiques, exacerbés par les conséquences de la pandémie de Covid-19, ont été les principaux facteurs d’une augmentation significative de l’insécurité alimentaire. 

L’insécurité alimentaire a augmenté de 5 à 20 points de pourcentage à chaque inondation ou sécheresse en Afrique subsaharienne.

Ainsi, on estime que 12% de tous les nouveaux déplacements de population dans le monde se sont produits dans la Corne de l’Afrique et l’Est du continent, avec plus de 1,2 million de nouveaux déplacements liés à des catastrophes et près de 500.000 nouveaux déplacements liés à des conflits. Dans la catégorie des déplacements internes liés aux catastrophes, les inondations et les tempêtes sont les causes principales, suivies par les sécheresses, indique le rapport.

Le rapport estime que, pour éviter des coûts encore plus élevés de secours en cas de catastrophe en Afrique subsaharienne, il faudrait allouer chaque année entre 30 et 50 milliards de dollars aux activités d’adaptation au cours de la prochaine décennie. 

Ce rapport est le fruit d’une collaboration entre l’OMM, la Commission de l’Union africaine, la Commission économique pour l’Afrique par l’intermédiaire du Centre africain pour la politique en matière de climat, des organisations scientifiques internationales et régionales et des organismes des Nations Unies.

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