Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, le Dr Akinwumi A. Adesina, a rejoint le président français Emmanuel Macron et d'autres lors du Forum Génération Égalité qui se tient à Paris cette semaine. Il a souligné le rôle de l'initiative Action de financement positif pour les femmes en Afrique (AFAWA) de la Banque dans la croissance des entreprises dirigées par des femmes sur le continent. AFAWA est une initiative panafricaine dont l'objectif est de débloquer des financements pour combler le déficit de financement de 42 milliards de dollars auquel les femmes entrepreneurs sont confrontées en Afrique.
"Les femmes dirigent l'Afrique et elles devraient diriger l'Afrique... elles créent plus d'entreprises que les hommes - mais le problème qu'elles ont, c'est qu'elles n'ont pas accès au financement", a déclaré Adesina à un public socialement éloigné qui comprenait des chefs d'État et de gouvernement, d'anciens États-Unis. La secrétaire d'État Hillary Clinton et d'autres participants des secteurs du gouvernement, du développement, du genre, de la société civile et des petites et moyennes entreprises (PME).
Le président Adesina a remercié le président Macron pour son leadership en soutenant la Banque africaine de développement dans sa volonté d'accélérer l'accès des femmes au financement et la croissance des entreprises féminines sur le continent à travers l'AFAWA.
La présidente de la Banque était l'une des nombreuses participantes invitées à présenter au Forum Génération Égalité, un rassemblement mondial pour l'égalité des sexes, convoqué par ONU Femmes et coprésidé par les présidents français et mexicain.
Modérant le segment du président de la Banque africaine de développement lors de la cérémonie d'ouverture du forum, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a présenté le président Adesina et Gisèla Van Houcke, la fondatrice d'une PME basée à Kinshasa qui a reçu un prêt de la Rawbank "Lady's First " programme. Rawbank a été la première institution financière à adhérer à l'un des programmes de l'AFAWA.
« En 2020, les choses sont devenues beaucoup plus difficiles à cause de la pandémie. La majorité de nos opérations ont été fermées. Grâce au programme AFAWA, nous avons réussi à lever les fonds qui nous permettraient de survivre à l'époque du Covid - de doubler nos revenus, d'embaucher plus de 30 personnes, dont 80% de femmes. Elle a déclaré au public qu'elle avait lancé son entreprise de coiffure et de cosmétiques Zuri Luxury en 2015, vendant des perruques et des tissages à l'arrière d'une voiture", a déclaré Van Houcke.
Van Houke a bénéficié des services non financiers de Rawbank, allant de la formation en marketing, positionnement et gestion financière générale. Les services non financiers sont un autre pilier d'AFAWA, qui fournit également des formations et des services techniques aux femmes entrepreneurs qui manquent souvent du sens financier et des affaires pour répondre aux besoins des institutions financières.
Comme les institutions financières n'ont pas non plus la capacité de comprendre et de répondre de manière appropriée aux femmes entrepreneurs, AFAWA propose également une formation pour améliorer leur compréhension et leur capacité à personnaliser leurs produits et services en fonction des besoins des femmes entrepreneurs.
Adesina a déclaré : « Les institutions financières sont fondamentalement discriminatoires à l'égard des femmes. Il y a une prime de risque élevée que les femmes doivent payer lorsqu'elles vont chercher de l'argent. Mais les femmes remboursent leurs prêts, 99 % du temps. Donc, ce que nous risquons vraiment, ce sont les préjugés contre les femmes. »
Les pays du Groupe des Sept (G7), les Pays-Bas et la Suède soutiennent également l'AFAWA. Ensemble, ces pays ont engagé 450 millions de dollars dans le programme AFAWA Guarantee for Growth, un mécanisme de réduction des risques facilitant l'accès des femmes à des prêts avec des exigences de garantie moindres. La Women Entrepreneurship Finance Initiative (WeFi) soutient également l'AFAWA.
En conclusion de ses remarques, le président Adesina a déclaré aux participants que pour recevoir un financement de la Banque africaine de développement, 100 % des projets et opérations de son institution doivent démontrer ce qu'ils feront pour les femmes.
"Ce n'est pas seulement une question d'argent - c'est une question d'équité, c'est une question d'équité, c'est une question de respect", a déclaré Adesina.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a rassuré le président de la Banque africaine de développement que la France continue de soutenir l'initiative AFAWA.
