RDC : le Conseil économique et social alerte sur la montée des eaux du lac Tanganyika

Lac Tanganyika
PAR Deskeco - 03 juin 2021 08:20, Dans Développement durable

La montée des eaux du lac Tanganyika est le fait non seulement des effets du réchauffement climatique mais aussi des activités anthropiques, a fait remarquer le président du Conseil économique et social (CES), Jean-Pierre Kiwakana Kimayala, lors de son discours de clôture de la session d’avril à l’occasion de la cérémonie officielle organisée le mardi 1er juin dans la salle des spectacles du Palais du Peuple.

« Le niveau des eaux du lac Tanganyika a notoirement augmenté ces derniers mois sur les rives nord et sud de cet immense lac, un phénomène particulièrement marqué dans la ville d'Uvira et de Kalemie. Cette montée n'est pas subite, elle a débuté progressivement en janvier et documenté par le CES. Dans la commune de Kavimvira à Uvira, les eaux du lac ont avancé d'une centaine des mètres et submergé le poste-frontière avec le Burundi voisin et une partie de la route qui mène à ce poste », a alerté Jean-Pierre Kiwakana, prononçant son discours de clôture de la session d’avril du CES.

Pour les Experts, a-t-il dit, la montée des eaux du Lac Tanganyika est à la fois liée aux effets du changement climatique mais aussi du fait des actions anthropiques à Uvira et dans les bassins versants du Lac.

A l’en croire, les aménagements sur les flancs des montagnes, avec le déboisement occasionnent l'érosion et augmentent la sédimentation, avec comme conséquences, la remontée et débordement à la base des dégâts déplorés. « Avec le réchauffement climatique, la température augmente, les eaux se réchauffent, et donc se dilatent et prennent un plus grand volume, occasionnant des inondations », a soutenu le président du CES.

Le lac Tanganyika est l'un des Grands Lacs d'Afrique, deuxième lac africain par la surface après le lac Victoria, le troisième au monde par le volume après la mer Caspienne et le lac Baïkal, le deuxième au monde par la profondeur après le lac Baïkal, et le plus long lac d'eau douce du monde (677 km). Il contient 18 % du volume d'eau douce libre de surface du monde. Malgré des caractéristiques oligotrophiques, le lac est paradoxalement très productif en poissons (200 000 t/an). Les captures pélagiques concernent principalement deux espèces de sardines : Stolothrissa tanganicae et Limnothrissa miodon, et une espèce de perche : Lates stappersii. L'abondance de ces espèces fluctue en fonction des conditions environnementales liées notamment à l'existence de vagues internes dans le lac.

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