La RDC occupe la première ligne mondiale des pays producteur de minerais tels que le cuivre, le zinc, les diamants et surtout le cobalt mais la majorité de ses habitants vivent avec moins d’un dollar par jour. Albert Yuma Mulimbi, PCA de la GECAMINES et président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC), a expliqué la raison de ce paradoxe, au cours d’une interview réalisée par le média France 24.
Selon Albert Yuma, la RDC a été dribblé par le FMI et la Banque Mondiale vers la fin des années 1990. Ces deux institutions avaient mal conseillé la RDC de céder ses actifs miniers à des partenaires étrangers sous espoir de générer des revenus. A cause de cette erreur, le sous-sol de la RDC ne profite plus à ses habitants.
« C’est la conséquence des mauvais choix ou d’orientation qui ont été édictés vers la fin des années 1990 et au début des années 2000. A la suite de l’environnement politico-social quand l’Etat congolais a été contraint, sous le conseil de ses partenaires multilatéraux et bilatéraux, de céder la majorité de ses actifs miniers à des partenaires étrangers sous l’espoir de générer des revenus. C’est le FMI et la Banque Mondiale qui ont demandé à la RDC de céder ses actifs aux partenaires internationaux. C’est l’erreur fatal qu’on a faite et qu’on ne devrait jamais faire dans nos pays africains », a déclaré Albert Yuma.
Albert Yuma a nommément cité quelques entreprises minières étrangères qui galvaudent les minerais congolais. A l’en croire, on compte à ce jour une vingtaine d’année que ces entreprises étrangères installées au Congo ne contribuent même pas à 17% au revenu de l’Etat.
« Quand on dit que la RDC a exporté plus d’un million des tonnes de cuivre et plus de 100 millions des tonnes de cobalt, il s’agit de 5 ou 6 entreprises étrangères dans lesquelles l’entreprise de l’Etat GECAMINES n’est qu’un actionnaire minoritaire qui n’a quasiment rien à dire. Quand l’Etat n’avait que la GECAMINES comme actionnaire, il produisait plus de 500 000 tonnes et cette entreprise subvenait à plus 70% au besoin de l’Etat. Aujourd’hui, avec plus d’un million d’exportation ces entreprises ne contribuent même pas à 17% au revenu de l’Etat pendant 20 ans. Ces entreprises ont amené des prêts. Il s’agit des entreprises comme Sycomines, TFM, KCC et toutes entreprises occidentales et chinoises. Ce sont ces entreprises qui tiennent la richesse du Congo », a-t-il dit.
Le cobalt du Congo
Ce minerai Indispensable pour fabriquer les batteries électriques (de smartphones, de tablettes, de voitures électriques, etc.) dont la RDC est le premier producteur mondial en assurant près de 60% de l’offre mondiale, ne profite pas non plus au peuple congolais. Albert Yuma regrette que ça soit ainsi.
« L’année dernière le pays a exporté plus de 100 milles tonnes mais le Congo n’a pas bénéficié de ses revenus. Sur 15 milliards d’exportation, le Congo se retrouve avec un revenu d’1 milliard », a dit Albert Yuma.
Il a également vanté la création de l’Entreprise Générale du Cobalt (EGC), créée par décret en novembre 2019 par le gouvernement et lancée officiellement le mercredi 31 mars 2021, qui a pour objectif d’accompagner au mieux la création et la supervision d’exploitation artisanale du cobalt sécurisées et strictement contrôlées.
Jordan MAYENIKINI