Dans son rapport de contrôle citoyen de l’exécution du budget global et des dépenses publiques pro-pauvres pour la période de 2017-2019, publié ce lundi 4 janvier, l’Observatoire de la Dépense publique (ODEP) note que le secteur de la Pêche et élevage n’a pas bénéficié de l’attention du pouvoir central malgré des potentialités que regorge le pays dans ce domaine pour combattre l’insécurité alimentaire.
Selon le rapport de cette ONG, le cumul des allocations liées à ce secteur pendant ces exercices budgétaires est de CDF 79,1 milliards et celui des réalisations est de l’ordre de CDF 2,5 milliards. Les allocations réalisées ont évolué en dents-de-scie pendant cette période. Les réalisations ont été de 0,42% en 2017, 20,67% en 2018 et 11,32% en 2019.
En dépit de tout, l’administration générale de la Pêche et Elevage est vantée par l’ODEP pour avoir utilisé plus de 95,87% du budget dans les actions liées au développement des filières animales, halieutiques et lutte contre les maladies animales en dépit du fait que la part réservée à ce secteur dans le budget général soit insignifiant.
« L’analyse des actions montre que l’Administration Générale de la Pêche et Elevage a consommé 4,13% de budget. Les actions liées au développement des filières animales, développement des filières Halieutiques et Lutte contre les maladies animales ont consommé 95,87% Soit une proportion appréciable qui profiterait réellement à la population si le ratio était conséquent entre le budget général et la part réservée à ce secteur d’importance capitale », précise ledit rapport.
Pour le secteur agricole, qui relève de la pêche et de l' élevage, l’ODEP estime qu’il y a une volonté manifeste du gouvernement de ne pas booster son développement afin de maintenir le pays sous la dépendance totale de l’extérieur.
« Comme nous l’avons dit pour le secteur agricole, la politique d’exécution des budgets de ce secteur démontre la volonté exprimée par le Gouvernement congolais de ne pas booster son développement. Il s’agit ici pour le Gouvernement, de maintenir le pays sous la dépendance totale de l’extérieur. Car nos potentialités une fois exploitées, permettra au pays d’augmenter ses recettes en vue d'accroître sa capacité de mobilisation des capitaux », rapporte l’ODEP.
Pour rappel, cette analyse du rapport d’exécution des budgets durant la période des exercices 2017 à 2019, dit l’ONG, met en avant des petits progrès réalisés par le Gouvernement mais aussi les pratiques et dysfonctionnements qu’il convient de prohiber ou de corriger.
Au sujet de l’analyse de l’exécution des secteurs pro-pauvres, on apprend que le cumul des prévisions budgétaire de 2017-2019 est de l’ordre de CDF 2.499,3 milliards tandis que celui de l’exécution budgétaire pour la période sous examen est de CDF 1.280,4 milliard, soit un taux d’exécution de 51,23%. Ainsi, le taux d’exécution est passé successivement de 43,09% à 54,10% et à 55,60% pour les exercices 2017, 2018 et 2019).
Jordan MAYENIKINI