RDC : la stabilité du cadre macroéconomique fait face à des risques interne et externe en cette période de festivités de fin d’année

marché central
PAR Deskeco - 21 déc 2020 08:15, Dans Finances

La Banque centrale du Congo (BCC), dans sa première note de conjoncture économique de ce mois de décembre 2020 est claire : « La stabilité actuelle du cadre macroéconomique congolais demeure précaire, en raison de nombreux risques d’ordre interne et externe qui pèsent sur ce dernier ».

Au plan interne, la BCC note comme risque la persistance d’une crise budgétaire qui résulterait de la forte pression des dépenses au cours ce mois de festivités de fin d’année.

« Au 08 décembre 2020, les dépenses déjà exécutées se chiffrent à 138,2 milliards de CDF. Les dépenses en attente se situent globalement à 319,9 milliards de CDF. Si l’on considère un niveau d’environ 425 milliards au titre de l’enveloppe salariale du mois de décembre et dans l’hypothèse où toutes ces dépenses devraient être rencontrées avant la fin de l’année, il se dégagerait des dépenses cumulées de 883,1 largement supérieures aux prévisions de 575,2 milliards », révèlent les projections de la BCC.

L’autre risque au niveau interne reste l’emballement des prix internes et externes, suite au phénomène saisonnier lié à la reconstitution des stocks par les opérateurs économiques résultant de la grande consommation durant la période des fêtes de fin d’année.

Au niveau externe, les experts de l’Institut d’émission redoutent principalement deux risques : Risque de forte contraction de l’activité économique mondiale du fait de la persistance de la covid-19 ; Risque de contraction des ressources extérieures au titre de donations et investissements étrangers.

Face à cette conjoncture économique tant au niveau interne de la RDC qu’externe, les experts de la BCC estiment que pour parvenir à inscrire la stabilité du cadre macroéconomique congolais sur la durée, le Gouvernement et l’Institut d’émission devraient prendre en compte les mesures suivantes : 1. Pour le Gouvernement : •        poursuite de l’application des dispositifs du pacte de stabilité ;  •    opérationnalisation des Bons du Trésor indexés à partir de janvier 2021 ;  • réduction urgente des dépenses des Institutions politiques et des Ministères ; •      Hiérarchisation impérieuse des dépenses publiques, lors de l’exécution, selon qu’elles sont contraignantes (salaires, dette extérieure, santé, etc.), prioritaires et moins prioritaires. 2. Pour la Banque Centrale : • Maintien du verrou central du dispositif mis en place dans le cadre du pacte de stabilité, en ce qui concerne l’exécution sur base caisse des dépenses publiques ; •Préservation de l’équilibre entre l’offre et la demande de liquidité par la poursuite de la mise en œuvre d’une politique monétaire et de change prudente.

Amédée Mwarabu

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