Tout indique que le couvre-feu décrété par le pouvoir public va essuyer un cinglant revers ce vendredi 18 décembre à Kinshasa pour la simple raison que cette décision est en déphasage du contexte Kinois particulièrement par rapport aux difficultés de transport et aux embouteillages quotidiens des véhicules dus au déficit du réseau routier.
« Gouverner c’est prévoir ». Ce principe élémentaire de la gouvernance de la cité semble échapper totalement au pouvoir public Congolais avec la mesure prise d’instaurer indistinctement et sur toute l’étendue du territoire national un couvre-feu dès 21h00 jusqu’à 5h00 du matin à partir de ce vendredi 18 décembre. La raison ? Contenir la propagation de la deuxième vague de la pandémie à coronavirus.
Ainsi donc, avec cette décision, toutes les villes, territoires et autres entités territoriales sont obligés d’observer de la même manière le couvre-feu à partir de l’heure fixée. Pourtant, toutes les villes et territoires de la RDC ne sont pas logés à la même enseigne moins encore ne sont pas touchés par la covid-19 au même niveau.
Kinshasa par exemple, siège des institutions de la République et capitale économique du pays, de surcroit une agglomération de plus de 12 millions d’habitants, ne peut pas être astreinte aux mêmes restrictions que Likasi, une ville de moins de 500.000 habitants.
Les difficultés de transport à Kinshasa et les embouteillages des véhicules sur les artères de la capitale sont tels qu’il est impossible que chaque Kinois qui quitterait son lieu de travail à 17h00 arrive avant 21h00 chez lui à la maison. Ça c’est une évidence dans la capitale congolaise.
Dès lors, il y a lieu de se demander, pourquoi instaurer un couvre-feu à 21h00 dans une ville comme Kinshasa sachant que c’est irréalisable tant que les gens travaillent la journée jusqu’au moins à 17h00. L’on peut donc parier aisément sur l’échec du couvre-feu à Kinshasa à partir de 21h00.
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Couvre-feu même dans des provinces avec 1 cas covid-19!
Certes, le comité multisectoriel de lutte contre la pandémie de Covid-19 a annoncé 345 nouveaux cas confirmé de Covid-19 pour la seule journée de mardi 15 décembre, dont 298 à Kinshasa, 29 au Kongo Central, 12 au Maniema, 4 à l’Equateur et 2 dans le Haut-Katanga. 6 décès supplémentaires sont également enregistrés, tous à Kinshasa, et 86 nouvelles personnes guéries sont sorties de CTCo dont des malades suivis à domicile à Kinshasa.
Toute proportion gardée, ce bilan ne devrait pousser à la panique. Surtout qu’à la fin de la première vague, le gouvernement a pris l’option que les Congolais doivent apprendre à vivre avec le coronavirus. Ce qui implique qu’il faut pérenniser les mesures barrières et optimiser la prise en charge des malades.
L’on sait que depuis le début de l’épidémie déclarée le 10 mars 2020, le cumul des cas est de 14.942, dont 14.941 cas confirmés et 1 cas probable. Au total, il y a eu 364 décès (363 cas confirmés et 1 cas probable) et 12.859 personnes guéries.
Les 22 provinces touchées sont Kinshasa 11.627cas ; Nord-Kivu 1.190 cas ; Kongo Central 713 cas ; Haut-Katanga 403 cas ; Sud-Kivu : 375cas ; Ituri 188 cas ; Lualaba 145 cas ; Haut-Uélé 94 cas ; Tshopo : 81 cas ; Nord-Ubangi 38 cas ; Equateur 26 cas ; Maniema 24 cas ; Sud-Ubangi 7 cas ; Bas-Uélé 6 cas ; Kwilu 6 cas ; Tanganyika 6 cas ; Kasaï Central 4 cas ; Kasaï Oriental 4 cas ; Tshuapa 2 cas ; Haut-Lomami 1 cas ; Kasaï 1 cas et Kwango 1 cas.
Au regard de ce bilan, comment peut-on instaurer un couvre-feu même dans les provinces qui n’ont que 1 cas comme le Kasaï, le Kwango et le Haut-Lomami, le Kwango ; ou même moins de 10 cas comme dans la Tshuapa, le Kasaï Oriental, le Kwilu, le Tanganyika, le Kasaï Central, le Bas-Uélé et le Sud-Ubangi.
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Amédée Mwarabu
