Le président de la République, Félix Tshisekedi, se résout à entreprendre les réformes et à mettre en oeuvre des mesures susceptibles non seulement de maximiser la mobilisation des recettes publiques mais aussi d'améliorer la gouvernance économique et financière. Pour ce faire, le chef de l'Etat, prenant en compte les préoccupations exprimées par les Congolais lors de ses consultations de novembre dernier, est disposé à instruire le prochain gouvernement à opérationnaliser 17 pistes de solutions pour améliorer les finances publiques et le climat des affaires.
Parlant de l’amélioration des finances publiques et du climat des affaires, le président de la République a donc pris en compte ces 17 suggestions faites par les personnalités consultées au palais de la nation :
- Intensifier les efforts visant une meilleure cohérence fiscale et traquer tous les abus préjudiciables à l’efficacité et au climat des affaires ;
- Mettre fin à l’impunité et renforcer la législation pénale afin que tout détournement en bande organisée de la paie des fonctionnaires, civils ou militaires, soit assimilé à un acte de haute trahison et sévèrement puni ;
- Réduire le nombre et le volume de nos représentations diplomatiques à l’étranger et les renforcer en capacités humaines en matière de coopération économique et partenariats.
- Réduire le train de vie des institutions politiques et interdire strictement toute augmentation des salaires en leur sein, jusqu’à la réalisation intégrale du Contrat social de l’innovation, dit Accord de Mbudi, qui tarde à se matérialiser depuis sa signature en 2004 ;
- Mettre en place un système de déclaration annuelle d’impôts pour les personnes physiques ;
- Réformer les lois et règlements sur les exonérations et les compensations fiscales et parafiscales ;
- Opérationnaliser effectivement l’identifiant fiscal unique pour les personnes physiques et morales ;
- Renforcer la synergie entre les régies financières, et accroitre le recours à la digitalisation, en vue de mieux maitriser la base fiscale et mieux combattre la fraude ;
- Sécuriser les contrats et le droit de propriété, en particulier en ce qui concerne les titres fonciers et immobiliers ;
- Combattre l’évasion des primes d’assurance et instaurer un système de pénalités dissuasif ;
- Renforcer le contrôle des structures des prix des produits de base et sanctionner toutes les formes d’abus conduisant à des hausses injustifiées des prix au consommateur ou un manque à gagner à l’État ;
- Créer une véritable banque nationale de développement ;
- Créer une banque agricole en vue de répondre aux besoins spécifiques de financement de ce secteur ;
- Créer une banque de l’habitat en vue de promouvoir le crédit hypothécaire en RDC ;
- Accélérer la mise en place de dispositifs de contrôle en vue de mettre fin au coulage des recettes à nos différentes frontières ;
- Faire émerger au budget de l’État certaines catégories de recettes, notamment les bonus, réalisés par les entreprises étatiques ;
- Poursuivre la politique de stabilité du cadre macroéconomique.
Il sied de noter que la plupart de ces mesures ont déjà figuré dans plusieurs projets et réformes du gouvernement de la RDC mais n'ont jamais été mises en oeuvre avec succès.
Amédée Mwarabu