Le ministre du Budget, Baudoin Mayo, a défendu, au nom du Premier ministre, le Projet de Budget rectificatif 2020 devant la plénière de l’Assemblée nationale. Ce texte a été renvoyé directement à la commission ECOFIN pour examen après avoir été déclaré recevable.
Comparativement à la Loi de finances initiale de l’exercice 2020, les principaux indicateurs et agrégats macroéconomiques se présentent comme suit :
Taux de croissance : –1,7% contre 5,4% initialement voté ;
Taux d’inflation moyen : 13,0% contre 6,8% initialement voté ;
Taux d’inflation fin période : 21,5% contre 6,5% initialement voté ;
Taux de change moyen : 1.852,60 FC pour 1 dollar américain contre 1.687,4 initialement voté ;
Taux de change fin période : 2.032,20 FC pour 1 dollar américain contre 1.687,9 initialement voté ;
PIB nominal : 94.240,63 milliards de FC contre 97.683,7 initialement voté ;
Pression fiscale : 6,7% contre 14% initialement voté.
C’est sur base de ce cadre macroéconomique que le Gouvernement a proposé le Projet de Budget rectificatif 2020 présenté en équilibre en dépenses comme en recettes à hauteur de 10.526,6 milliards de FC (5,7 milliards USD), en régression de 43,2% par rapport au budget initial qui était chiffré à 11,2 milliards USD.
Concernant les recettes publiques, la loi de finances rectificative a effectué d’importantes modifications par rapport à la loi de finances initiale pour l’exercice 2020, a noté le ministre du Budget.
Ces modifications portent essentiellement sur :
- une baisse de 60,1% de recettes des Douanes et Accises essentiellement suite au manque à gagner lié aux mesures d’atténuation des effets négatifs de la pandémie de COVID-19, et à la baisse du tonnage et de la valeur des marchandises importées ;
- une baisse de 50,5% de recettes des Impôts suite au ralentissement des activités dû à la survenance de la pandémie de COVID-19 et à ses effets collatéraux en termes de recouvrement de l’Impôt sur les Bénéfices et Profits et de la Taxe sur la Valeur Ajoutée ;
- une baisse de 53,3% des recettes non fiscales conséquemment à la suspension des missions de contrôle en période de confinement ;
- une baisse de 45% des recettes des Pétroliers Producteurs suite à la réduction de la production du pétrole brut qui est passée de 30.000 à 22.500 barils par jour, et à la chute du prix moyen du baril qui est passé à 50,4 dollars américains contre 65,0 dollars américains initialement prévu.
Face à l’étroitesse des recettes, le gouvernement a redéfini sa politique budgétaire initiale en proposant des mesures de réduction des dépenses publiques, de plus en plus croissantes, en vue de leur maitrise, a dit le ministre du Budget.
« C’est ainsi que toutes les prévisions de dépenses ont enregistré une réduction de 30 à 80%, sauf celles relatives aux dépenses du personnel qui ont été réduites de 7,6%. Ce choix réaliste permet d’assurer la continuité de la paie des agents et fonctionnaires de l’État jusqu’à la fin de l’année en cours », a indiqué Baudoin Mayo.
Pour les autres rubriques de dépenses, les réaménagements ont été effectués comme suit :
- Dette publique en capital : baisse de 34,7% en passant de 626,0 milliards de francs congolais à 408,6 milliards de francs congolais ;
- Frais financiers : baisse de 82,2% en passant de 179,5 milliards de francs congolais à 32 milliards de francs congolais ;
- Dépenses de Personnel : baisse de 7,6% en passant de 5.199 milliards de francs congolais à 4.806 milliards de francs congolais ;
- Biens et matériels : baisse de 31,7% en passant de 301,1 milliards de francs congolais à 205,7 milliards de francs congolais ;
- Dépenses de prestations : baisse de 47% en passant de 943,5 milliards de francs congolais à 501 milliards de francs congolais ;
- Transferts et interventions de l’État : une baisse de 62% en passant de 3.567,4 milliards de francs congolais à 1.357 milliards de francs congolais ;
- Équipements : baisse de 43,5% en passant de 3.244,3 milliards de francs congolais à 1.832 milliards de francs congolais ;
- Construction, Réfection et Réhabilitation : baisse de 81,2% en passant de 3.164,5 milliards de francs congolais à 593,7 milliards de francs congolais.
Amédée Mwarabu