Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale du Congo (BCC) a tenu, ce jeudi 10 septembre, sa 8è réunion ordinaire de l’année sous la direction du gouverneur Déogratias Mutombo Mwana Nyembo.
Lors de la traditionnelle conférence de presse à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire, le gouverneur de la BCC a rassuré que les préalables exigés par le FMI (Fonds monétaire international) « sont à la portée » tant du gouvernement de la RDC que de l’Institut d’émission.
Notons qu’une mission du FMI a mené des discussions par vidéo conférence ces deux dernières semaines avec les membres du gouvernement et des responsables des institutions de la République dont la Banque centrale en prévision aussi bien du bouclage du Programme de référence que de la conclusion d’un accord formel pour un Programme triennal.
Il ressort de ces discussions avec le FMI que la RDC doit remplir trois préalables avant la conclusion de ce Programme triennal à sa
1. Maintien de la stabilité macroéconomique sur la base des engagements pris dans le pacte de stabilité entre le gouvernement et la BCC :
- Éviter les avances de la BCC ;
- Exécuter les actions préalables requises par la Banque mondiale.
2. Transparence minière avant de prendre des décisions sur une éventuelle Facilité Élargie de Crédit
-Publier les contrats miniers (SOKIMO et Miba) ;
-Mettre en place la feuille de route dans le cadre de l'ITIEE.
3. Mise en œuvre des mesures pour renforcer la gestion de la dette extérieure :
- Évaluer formellement les contrats ou obligation du secteur public (DGDP) ;
-Renforcer le suivi de la dette extérieure des entreprises publiques ;
-Faire l'analyse de la viabilité de la dette.
« Ce sont ces mesures correctives qui vont faire en sorte qu’au niveau de la direction générale du Conseil d’administration du FMI de donner une note satisfaisante. Nous sommes en train d’y travailler. Quand le FMI dit qu’il faut maintenir la stabilité du cadre macroéconomique, c’est qu’il y a déjà la stabilité qu’il fait maintenir. Nous ne sommes pas en instabilité. La stabilité du cadre macroéconomique, c’est la première des mesures. Nous sommes d’avis que les progrès vont être réalisés assez rapidement pour entamer les négociations pour la signature de ce programme en vue des réformes structurelles plus approfondies et avoir cette facilité de crédit et d’appuis financiers des autres bailleurs de fonds notamment la BAD, l’Union européenne et d’autres. C’est la seule voie de sortie que peut nous ouvrir à cette facilité élargie des crédits que trouvons crédible pour un décollage définitif. Il faut qu’on en finisse avec ce stop and go, stabilité et instabilité. Il faut vraiment de la résilience et arrêter avec ces vulnérabilités structurelles qui existaient bien avant la crise de covid-19 », a déclaré Déogratias Mutombo au cours de la conférence de presse.
Depuis la reprise de la coopération au dernier trimestre 2019 avec le FMI, la RDC a bénéficié en décembre 2019 d’une facilité de crédit rapide de 368 millions USD et en avril 2020 d'un autre appui de 363 millions USD au titre de la facilité de crédit rapide (FCR), non sans compter les 20 millions USD d'allègement de la dette congolaise accordée par le FMI au courant du même mois d’avril 2020.
C'est en avril 2019, par son passage au siège du FMI à Washington, que le président de la République, Félix Tshisekedi, a rechauffé les relations avec cette institution de Bretton Woods.
Amédée Mwarabu