RDC: des sénateurs américains proposent à Washington le "démantèlement du système kleptocratique" de Joseph Kabila

JKK
PAR Deskeco - 18 aoû 2020 11:58, Dans Corruption

Des sénateurs américains, neuf au total, membres de la Commission des relations extérieures du Sénat américain ont adressé, le 17 août 2020, une lettre au Secrétaire du Trésor, Steven Mnuchin, et au Secrétaire d’Etat, Michael Pompeo, à propos de la situation en République démocratique du Congo plus particulièrement en perspective des prochaines élections prévues en 2023.

Ces sénateurs américains s’inquiètent que plus de 18 mois après son investiture, Félix Tshisekedi « n'a pas encore véritablement freiné la corruption de haut niveau », que l’Etat Congolais est toujours, selon eux, sous l’emprise de son prédécesseur, Joseph Kabila, et ses acolytes, et que « la violence systématique perpétuée par les forces de sécurité de l'État et leurs mandataires armés dans l'est » continue.

« Les États-Unis ont une occasion historique de contribuer à relever les défis structurels en RDC en travaillant avec des partenaires pour bâtir des institutions démocratiques fortes, en mettant particulièrement l'accent sur celles qui combattent la corruption et renforcent l'état de droit. En particulier, les efforts des États-Unis devraient se concentrer sur le démantèlement du système kleptocratique de l'ancien président Kabila de sorte que les vastes richesses naturelles de la RDC profitent au peuple congolais. Sans s'attaquer à la corruption et à son impact sur les questions de gouvernance, des conflits violents aux élections et aux droits humains, ce bref moment de promesse sera perdu pour les mêmes forces qui ont marqué une histoire d'exploitation en RDC », peut-on lire dans cette correspondance.

Pour ces sénateurs, « le changement est possible » en RDC. Ils estiment que le président Tshisekedi a ouvert un espace politique pour permettre un plus grand dialogue public sur la transparence et la bonne gouvernance, et s'est engagé à réprimer la corruption officielle.

Ils aimeraient que le gouvernement Congolais profite de « certaines modifications apportées dans le Code minier de 2018 » qui vise à améliorer la transparence dans les domaines des revenus et des contrats dans le secteur extractif.

« Les États-Unis devraient faire pression sur l'administration Tshisekedi pour qu'elle prenne de nouvelles mesures dans ce sens et utilise les outils disponibles pour isoler les fauteurs de réformes », écrivent ces sénateurs.

Ils pensent que l'enquête en cours sur l'ancien président de la Gécamines, Albert Yuma (une figure clé du cercle restreint de Kabila) et la condamnation du chef de cabinet du président Tshisekedi, Vital Kamerhe, pour corruption et détournement de fonds, sont « des signes prometteurs de progrès ».

« Si l'administration Tshisekedi peut démontrer des progrès dans la lutte contre la corruption et faire évoluer les réformes pour répondre aux besoins du peuple congolais, elle affaiblira le système prédateur qui a tourmenté le pays et laissé trop de citoyens vivant dans la pauvreté et vulnérable à la violence », estiment les sénateurs américains.

Parmi les signataires de la lettre, il y a JAMES E. RISCH, ROBERT MENENDEZ,  MARCO RUBION, BENJAMIN L. CARDIN, TED CRUZ, CHRISTOPHER A. COONS, DAVID A. PERDUE, TIM KAINE et CORY A. BOOKER.

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