Alors que la présidence de la République et la primature se permettent de dépassement budgétaire, plusieurs rubriques budgétaires accusent un paiement nul après sept mois d’exécution du Budget 2020.
Le Budget de 11 milliards USD voté au Parlement et promulgué par le président de la République est quasi caduc. Non seulement il ne sera pas atteint cette année mais surtout tout indique que le gouvernement de Sylvestre Ilunkamba ne pourra même pas mobiliser 5 milliards USD au cours de cette année, si on tient compte des résultats enregistrés jusqu’ici.
Pendant les sept premiers mois de l’année, sur des prévisions budgétaires de dépenses de l’ordre de 5,025 milliards USD, le gouvernement n’a pu effectuer des dépenses à hauteur de 1,982 milliard USD, soit un taux d’exécution de 39% à peine. Ces données sont révélatrices des difficultés qu’a l’exécutif à mobiliser les fonds pour mettre en œuvre sa politique.
En conséquence, plusieurs rubriques budgétaires n’ont reçu aucun financement au cours de sept premiers mois de l’année. C’est le cas des bourses d’études pour lesquelles le Trésor n’a déboursé zéro franc congolais sur les prévisions budgétaires estimées 8,75 milliards FC (4 ;375 millions USD).
De même, le Fonds de péréquation, qui était une nouveauté dans ce budget 2020, n’a pas été approvisionné depuis le début de l’année. Les ressources de la Caisse Nationale de Péréquation pour l’exercice 2020 sont estimées à 1.082.064.073.706 FC (541,031 millions USD). Ce Fonds est destiné au financement des projets et programmes d’investissement public, en vue d’assurer la solidarité nationale et de corriger le déséquilibre de développement entre les provinces et entre les entités territoriales décentralisées. A fin juillet 2020, ses prévisions linéaires s’élevaient à 631 204 042 995 FC (3015,602 millions USD) mais rien n’a été décaissé. Pourtant, le Plan d’engagement budgétaire du troisième trimestre 2020 a prévu 25 373 166 750 FC. Cependant, rien n’a été déboursé au mois de juillet.
Tout aussi, les subventions aux services déconcentrés, la TVA remboursable et bien d’autres rubriques n’ont pas pu bénéficier de leurs subsides jusqu’à fin juillet 2020, renseignent les états de suivi budgétaire de la Direction générale des politiques et de programmation budgétaire.
En revanche, à l’analyse de ces états de suivi, l’on constate que certaines autres rubriques s’autorisent même de dépassements budgétaires alors que les ressources financières du gouvernement sont maigres.
Le niveau des dépenses de la Primature sont estimées à 30 425 074 333 FC à fin juillet 2020 contre 23 597 450 087 FC à fin juin 2020. Il en découle que la Primature a dépensé pour le seul mois de juillet 6 827 624 246 FC (3,413 millions USD). Ce niveau des dépenses de la Primature est supérieur à la moyenne mensuelle de 2 435 688 649 FC (1,217 million USD) prévue par le Plan d’engagement budgétaire (PEB) du troisième trimestre 2020 adopté pourtant par le gouvernement, soit un taux de dépassement de 180,44%.
A (RE) lire: RDC: la Primature a dépensé 3,4 millions USD pour le seul mois de juillet 2020
A la présidence de la République, l’on signale des dépenses de 163 917 010 702 FC à fin juillet 2020 contre 129 303 424 694 FC à fin juin 2020. Il en résulte que la présidence de la République a dépensé pour le seul mois de juillet 2020 un total de 34.613.586.008 FC (17,306 millions USD si on considère le taux de 2000 FC le dollar américain). Ce niveau de dépense est supérieur à la moyenne mensuelle de 10.141.825.090 FC (5,070 millions USD) programmée dans le Plan d’engagement budgétaire (PEB) du troisième trimestre 2020 pour la présidence de la République.
A (RE) lire: RDC: les dépenses de la présidence de la République atteignent 81 millions USD au 31 juillet 2020
A tout prendre, le budget 2020 est exécuté de manière déséquilibrée en ne tenant même pas compte des différents Plans d’engagement budgétaire adoptés par le gouvernement lui-même.
Amédée Mwarabu
