Le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Déogratias Mutombo, a présidé, ce vendredi 14 août 2020, la septième réunion ordinaire de l’année du Comité de politique monétaire (CPM). Selon les experts de la BCC, la contraction de l’économie congolaise devrait être « moins forte » que celle estimée sur base des prévisions de mars 2020.
Dès lors, après avoir analysé la conjoncture sur base des derniers développements économiques aussi bien au plan intérieur qu’extérieur ainsi que les facteurs de risque susceptibles d’affecter la stabilité du cadre macroéconomiques, le Comité de politique monétaire a publié les indicateurs suivants à fin juillet 2020:
Taux de croissance. La contraction de l’économie congolaise devrait être moins forte que celle estimée sur base des prévisions de mars ; en raison notamment du bon comportement du bon comportement des activités dans le secteur minier à la faveur du confinement des ouvriers dans les mines et la tendance à la bonne tenue des cours mondiaux. En effet, sur base de réalisations de production à fin juin 2020, le taux de croissance en 2020 reculerait à -1,7% contre une chute estimée à -2,4%.
Toutefois, les résultats encourageants enregistrés au premier semestre conjugués aux mesures de riposte pises par les autorités pour atténuer les effets néfastes de la covid-19 ont contribué à améliorer la confiance de chefs d’entreprises au mois de juillet 2020. Le solde global d’opinions s’est amélioré passant de -22,3% en juin à -15,1% en juillet.
Finances publiques. Les opérations financières de l’Etat se sont clôturées à fin juillet 2020 avec un déficit de 182 milliards FC (91 millions USD si on considère le taux de 2000 FC le dollar américain), résultant d’un niveau des recettes de 604,3 milliards FC et celui des dépenses de 786,3 milliards FC. Il sied de signaler que ce déficit a été entièrement financé par les émissions des Bons du Trésor pour 23,7 milliards FC (11,85 millions USD) ainsi que par une quotité des ressources provenant de l’appui budgétaire du FMI, soit 158,2 milliards FC (79,1 millions USD).
Taux d’inflation. En rythme annuel, il apparait une légère accélération de l’inflation en juillet, soit 2,95% venant de 2,55% le mois précédent, sur fonds notamment du déficit de l’offre des biens dans un contexte de sortie des mesures de confinement aussi bien aux plans externes qu’interne. En cumul et glissement annuel, l’inflation a atteint respectivement 12,31% et 14,59%. Dans ce contexte, à condition échangée, l’année pourrait se clôturer avec un taux d’inflation de 20,76% contre un objectif à moyen terme de 7,0%.
Marché des changes. Les mesures prises par la BCC au mois de juillet ont permis de contenir les pressions observées sur le marché. Au parallèle, il a été noté une appréciation de 0,3% à la dernière semaine de juillet contre une dépréciation de 1,0% la semaine d’avant. Cependant, il est observé une tendance à l’appréciation du franc congolais au mois d’août courant sur les deux segments, attestée par le taux d’appréciations respectifs de 0,9% au 12 août 2020.
Réserve de change. Elles sont évaluées à 832,1 millions USD à fin juillet, soit une diminution de 47,3 millions, expliquée notamment par l’intervention indirecte de la Banque centrale sur le marché afin d’améliorer l’offre des devises sur le marché. Ce niveau des réserves correspond à 3 semaines et 2 jours d’importation des biens et services sur ressources propres.
Taux directeur. Au regard des risques des tensions aussi bien sur les marchés des biens et services que celui de change, le CPM a décidé de resserrer davantage son dispositif de la politique monétaire à travers le relèvement du taux directeur à 18,5% venant de 7,5%. Quant aux coefficients de la réserve obligatoire, ils sont maintenus inchangés, soit à 13% sur les dépôts en devises à vue et 12% sur ceux en devises à terme et à 0,0% pour les dépôts en monnaie nationale toutes maturités confondues.
Amédée Mwarabu