Le cabinet du ministre des Finances a expressément souligné, dans le Plan de Trésorerie (PTR) du second semestre 2020 publié le 4 août, qu’il est exclu tout recours au financement monétaire « afin de contenir la volatilité du taux de change et le niveau général des prix intérieurs ».
« S’agissant spécifiquement du plan de trésorerie du Budget général du deuxième semestre, les recettes fiscales et non fiscales sont situées, pour le second semestre, à 3.674 milliards de FC contre des dépenses de 4.245 milliards de FC. Il en découle un déficit de 571 milliards de FC couvert par l’appui budgétaire à raison de 368 milliards FC et les produits de bons du trésor pour 201 milliards de FC. Il est exclu tout recours au financement monétaire afin de contenir la volatilité du taux de change et du niveau général des prix intérieurs », note le communiqué du cabinet du ministre des Finances accompagnant le PTR du second semestre 2020.
En effet, le financement monétaire n’est rien d’autre que le recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire du gouvernement central. Cette pratique est proscrite par la loi organique et de fonctionnement de la Banque centrale du Congo. Tout aussi, le FMI, dabs le programme de référence conclu avec la RDC le 28 octobre 2019, a déconseillé le gouvernement de recourir aux avances monétaires de la BCC.
La planche à billets est la principale cause de la dépréciation du Franc Congolais que connait le pays depuis le début de cette année. C’est depuis mai 2020 que l’Exécutif central a renoncé aux avances monétaires de la Banque centrale dans l’optique de palier l’expansion monétaire qui cause la dépréciation du Franc Congolais sur le marché.
La monnaie nationale a perdu 15% de sa valeur depuis le début de l’année 2020 contre seulement 2,4% durant toute l’année 2019, selon l’Institut d’émission.
Depuis le week-end dernier, il s'observe une spéculation dans le sens de l'appréciation du franc congolais par rapport à la devise américaine sur le marché de Kinshasa. Alors que la monnaie nationale se changeait jusqu'à 2030 FC le dollar la semaine passée, elle se négocie autour de 1700 et 1900 FC le dollar ces jours-ci. La Banque centrale soutient que c'est le résultat des mesures mises en oeuvre pour stabiliser le taux de change. Pour certains observateurs indépendants, il s'agit juste d'une spéculation étant donné que les prix des biens et services, souvent indexés au dollar, n'ont pas baissé proportionnellement.
Amédée Mwarabu