Semlex Europe devrait produire et délivrer 1 850 000 passeports biométriques en cinq ans pour réaliser un retour sur son investissement estimé à 222 millions USD dans ce projet lancé le 11 juin 2015 avec la RDC. A moins de dix jours de la fin de ce contrat que la RDC a promis de ne pas renouveler, le compte n'est pas bon pour Semlex qui n'a pu délivrer que 693 000 passeports et engranger 83,16 millions USD à ce jour.
La motivation principale de SEMLEX EUROPE, en publiant ce mardi 2 juin un mémo sur le contrat conclu avec la RDC sur la fourniture des passeports biométriques, serait de dire à l'opinion nationale et internationale qu'elle n'a pu réaliser un retour sur investissement après cinq ans de mise en œuvre de ce projet qu'elle a financé totalement.
En effet, dans son mémo, Semlex Europe soutient qu'en 5 ans seulement 693 000 passeports biométriques ont été produits et délivrés alors qu'initialement il était prévu de produire 1 850 000 passeports pour permettre à la firme Belge de rentrer dans ses frais.
"Depuis le début du contrat seulement 693.000 passeports sur un total de 1.850.000 passeports prévus initialement ont été produits et délivrés en cinq ans", note Semlex Europe dans son mémo.
En considérant la clé de répartition dans ce contrat où 65 dollars américains revenaient à la RDC contre 120 USD à Semlex sur chaque passeport biométrique vendu au prix de 185 USD, il ressort que l'État Congolais a engrangé 45 045 000 USD contre 83 millions 160 000 USD pour la firme Belge.
Au regard de ces chiffres, la firme Belge est loin de réaliser un retour sur investissement. En effet, c'est Semlex qui avait financé tous les investissements liés aux infrastructures à hauteur de 222 millions USD. Cinq ans après, Semlex n'a pu engrangé que ces 83, 16 millions USD.
"Le cout de production SEMLEX EUROPE, susceptible de nous permettre de réaliser un retour sur investissement a été fixe a 120$ parproduction d’unpasseport biométrique.
Et l’état Congolais y rajouta 65$, pour fairevun prix global de185$ pour obtenir un passeport biométrique Congolais", soutient la firme.
Et d'ajouter : "Dans ce Contrat, il a été, de commun accord des parties, convenu et arrêté qu'aucun prix d'achat, ni investissement, n'est demandé a la RDC, tous les coûts et infrastructures locales nécessaires étant en effet financés par SEMLEX EUROPE en contre partie d'une redevance sous forme d'un pourcentage fixe du prix public des documents d'identité durant une période limitée. Mieux, à l'issue de celle-ci, toutes les infrastructures locales sont données gratuitement à la RDC, en ce compris les formations prodiguées au personnel local pour continuer à les utiliser correctement".
Selon Semlex, à ce jour, les experts de deux parties sont en cours d’évaluation technique, financière et juridique du Contrat dans une Commission Adhoc mixte. La partie RDC a déjà dit qu'elle ne va pas renouveler ce contrat. Dans ce cas, comment Semlex EUROPE pourrait accepter de partir alors qu'il est loin de réaliser un retour sur son investissement ?
Le passeport biométrique Congolais a toujours été indexé comme un des plus chers au monde.
Amédée Mwarabu